Nous savons par l’Évangile que Jésus est Sauveur
Nous savons par l’Évangile que Jésus est Sauveur
D’où sais-tu cela?
Par le saint Évangile que Dieu lui-même a révélé au commencement, dans le Paradis1, Évangile qu’il a ensuite fait annoncer par les patriarches2 et les prophètes3 et représenter par les sacrifices et les autres cérémonies de la Loi4, Évangile qu’il a enfin accompli par son Fils unique et bien-aimé5.
1. Gn 3.15.
2. Gn 12.3; Gn 22.18; Gn 49.10.
3. És 53; Jr 23.5; Mi 7.18-20; Ac 3.22-24; Ac 10.43; Rm 1.2; Hé 1.1.
4. Lv 1 à 7; Jn 5.46; Hé 10.1-10.
5. Rm 10.4; Ga 4.4; Col 2.17.Catéchisme de Heidelberg, Q&R 19
- L’Évangile de Dieu
- D’abord révélé au paradis
- Ensuite annoncé par les patriarches et les prophètes
- Puis représenté par les sacrifices
- Enfin accompli par son Fils unique
- Bonne Nouvelle pour nous aujourd’hui!
Nous avons désespérément besoin d’un Sauveur. Ce Sauveur, c’est Jésus-Christ. Il possède toutes les qualités requises pour accomplir notre salut. Il est à la fois vrai Dieu et vrai homme, parfaitement juste. Mais comment savons-nous que ce Sauveur c’est Jésus? D’où savons-nous que c’est lui le seul Médiateur entre Dieu et les hommes? N’est-il pas possible que nous nous trompions? Si tel était le cas, ceux qui croient en lui seront un jour amèrement déçus. Comment pouvons-nous avoir la certitude d’être dans la vérité?
La réponse est simple : Dieu nous l’a révélée! Cela ne vient pas de notre imagination. « D’où sais-tu cela? Par le saint Évangile que Dieu lui-même a révélé… » (Q&R 19). Il a fallu une révélation toute spéciale de Dieu! Nous savons par l’Évangile que Jésus est Sauveur. Quand cet Évangile a-t-il été révélé? Dieu ne nous l’a pas donné en une seule fois ni en un seul instant. Dans sa sagesse, il nous l’a révélé par étapes successives tout au long de l’histoire, d’une manière progressive qui a culminé dans l’envoi de son propre Fils.
« Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu nous a parlé par le Fils en ces jours qui sont les derniers. […] Ce Fils est le rayonnement de sa gloire et l’expression de son être » (Hé 1.1-3).
Notre Catéchisme regroupe les principaux temps forts de cette révélation sous quatre rubriques.
« Évangile que Dieu lui-même a révélé au commencement, dans le Paradis, Évangile qu’il a ensuite fait annoncer par les patriarches et les prophètes et représenter par les sacrifices et les autres cérémonies de la Loi, Évangile qu’il a enfin accompli par son Fils unique et bien-aimé » (Q&R 19).
1. L’Évangile de Dieu⤒🔗
Le mot « Évangile » peut porter à confusion. Plusieurs, en entendant ce mot, pensent aux quatre Évangiles : Matthieu, Marc, Luc et Jean. Il est vrai que ces quatre livres contiennent l’Évangile, mais en réalité le mot Évangile signifie « Bonne Nouvelle ». La Bonne Nouvelle de l’Évangile ne se trouve pas dans une seule partie de la Bible. La Parole de Dieu forme un tout cohérent. Elle développe un seul thème, du début à la fin, et ce thème, c’est la Bonne Nouvelle de Jésus Sauveur.
Il y a des gens qui ne croient pas que la Bible forme une unité. Certains pensent qu’elle contient des contradictions et qu’elle reflète divers courants de pensée plus ou moins incohérents élaborés par différentes tendances au sein du peuple de Dieu. D’autres croient que l’histoire biblique est divisée en plusieurs segments affichant chacun un message différent. Selon eux, chaque fois que nous passons d’un segment à l’autre, Dieu change sa façon d’interagir avec les gens, car les étapes précédentes ayant en quelque sorte échoué, il doit maintenant s’y prendre autrement pour essayer d’arriver à son but.
Ces approches ne rendent pas justice à l’unité fondamentale de la Bible ni à la magnifique harmonie de son message qui parcourt toutes ses pages. Dieu est fidèle à sa parole et son alliance ne change pas d’une génération à l’autre. Nous pouvons toujours compter sur lui en croyant que son plan est tout à fait cohérent et qu’il est puissant pour l’amener à bonne fin. « Car l’Éternel est bon; sa bienveillance dure toujours, et sa fidélité de génération en génération » (Ps 100.5). « L’Éternel fait grâce, il est compatissant. […] Il se souvient à toujours de son alliance » (Ps 111.4-5).
Il existe un seul moyen de salut, que ce soit pour Abel, pour Noé, pour Abraham, pour Moïse, pour David ou pour nous aujourd’hui. Jésus est le seul chemin vers Dieu pour les Juifs et les non-Juifs. Toute la Bible nous fait connaître cet Évangile. Le Seigneur, qui est fidèle à ses promesses, rassemble ainsi son Église depuis le commencement du monde jusqu’à la fin des temps.
2. D’abord révélé au paradis←⤒🔗
Pour comprendre un livre, un roman, un livre de science, un livre d’histoire, il est important de commencer sa lecture au début. Dès le début de la Bible, l’Évangile est révélé. La première page nous révèle l’œuvre créatrice de Dieu, suivie de la révolte de l’homme. Dès que le péché est entré dans le monde, Dieu est venu annoncer au serpent (c’est-à-dire le diable) : « Je mettrai inimitié [querelle] entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : Celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui écraseras le talon » (Gn 3.15). Voilà l’Évangile! La bonne nouvelle de la victoire sur le diable annoncée pour la première fois! Dès le début!
Quand l’homme s’est révolté, Dieu ne l’a pas détruit, même s’il le méritait pleinement. L’homme et la femme sont devenus amis du diable, mais Dieu est intervenu pour briser cette amitié mortelle. Dieu leur a promis qu’un jour un descendant de la femme (un vrai homme) viendrait dans le monde et serait assez puissant (vrai Dieu) pour écraser la tête du serpent et détruire ses œuvres mauvaises. Bien sûr, Genèse 3.15 ne dit pas tout, c’est seulement le début de la révélation, la première annonce de l’Évangile, dont la suite, encore en germe, allait être révélée seulement plus tard. Il faut lire le reste de la Bible pour voir et comprendre que c’est effectivement Jésus-Christ qui était annoncé dès le début.
3. Ensuite annoncé par les patriarches et les prophètes←⤒🔗
Qui sont les patriarches? Ce sont les « pères fondateurs » : Abraham, Isaac, Jacob et les douze fils de Jacob, appelés « les douze patriarches » (Ac 7.8). Le Seigneur a choisi Abraham pour continuer le plan qu’il avait amorcé au commencement. Il lui a promis que toutes les nations de la terre seraient bénies en lui. C’est un descendant d’Abraham qui devait venir écraser la tête du serpent. Abraham a cru à la promesse. C’est pourquoi il avait tellement hâte d’avoir un fils. Il s’est même réjoui d’avance de la venue du Christ, son véritable descendant promis (Jn 8.56; Ga 3.16).
Les patriarches n’ont pas seulement entendu la promesse de l’Évangile, ils ont « annoncé » l’Évangile. Ils étaient des messagers. Jacob a dit :
« Le bâton de commandement ne s’écartera pas de Juda ni l’insigne du législateur d’entre ses pieds, jusqu’à ce que vienne le Chilo et que les peuples lui obéissent » (Gn 49.10).
Jacob a reçu la promesse de Dieu et il a prophétisé que cette promesse s’accomplirait dans la tribu de Juda. Un Roi puissant (vrai Dieu) devait naître de Juda (vrai homme).
L’histoire de la promesse se poursuit avec les prophètes. Les Juifs divisent l’Ancien Testament en trois parties : la loi, les prophètes et les écrits. La loi comprend les cinq livres de Moïse. Les prophètes commencent par les livres de Josué, de Samuel et des Rois. Ça peut nous paraître curieux, mais ces livres sont tout aussi prophétiques que les livres d’Ésaïe, d’Amos ou de Jérémie, car ils contiennent non seulement une histoire, mais aussi un message. Quel est ce message? Il se résume ainsi : Le Seigneur n’oublie pas la promesse qu’il a faite d’un descendant. La lignée de Juda se poursuit jusqu’à David. Sauf que David n’est pas lui-même le descendant promis. Il est un grand roi, mais il est pécheur, lui et tous ses descendants après lui (plusieurs rois ont été très méchants).
C’est pourquoi les autres prophètes avaient aussi ce message : l’annonce de la colère de Dieu contre le péché de son peuple et l’annonce du jugement, qui culminerait lors de la destruction de Jérusalem et de l’exil à Babylone. En même temps, les prophètes d’Israël annonçaient aussi une grande promesse : un descendant de Jessé naîtrait à Bethléem (Mi 5). Le Serviteur souffrant viendrait pour sauver son peuple de ses péchés (És 53). Il devait donc être vrai homme. En même temps, on l’appellerait Admirable conseiller, Dieu puissant, Prince de la paix (És 9). Il devait donc être également vrai Dieu.
Les autres prophéties bibliques sont nombreuses et variées, mais elles sont toutes reliées au même thème de l’Évangile. Elles se rapportent à l’Église et à sa mission, au jugement des nations et à la victoire finale de Dieu en faveur de son peuple.
4. Puis représenté par les sacrifices←⤒🔗
Le livre du Lévitique et les lois sur les sacrifices d’animaux ne nous emballent pas beaucoup. Nous avons tendance à éviter la lecture de ces textes. Dieu y a pourtant révélé beaucoup de choses pour le bien de son peuple. Il y a révélé avant tout la Bonne Nouvelle du salut.
Bien sûr, ces sacrifices étaient des ombres de la réalité à venir, mais des ombres c’est intéressant, c’est intrigant, ça pique la curiosité (les enfants aiment jouer avec les ombres). Ces lois sacrificielles et ces cérémonies étaient une ombre de la façon dont Dieu allait s’y prendre pour nous sauver. Et voici ce que cette ombre laissait déjà entrevoir : une porte de sortie! Dieu a prévu un moyen de réconciliation dans la relation d’alliance avec son peuple. Cette réconciliation n’est possible que si du sang est versé. Une vie doit être sacrifiée, sans quoi il n’y a pas de salut possible. Voilà donc une préfiguration du sacrifice unique de Jésus.
Les autres cérémonies sont reliées, elles aussi, au thème de la Bonne Nouvelle. Les ablutions montraient notre besoin d’être purifiés du péché pour pouvoir rencontrer Dieu. Les nombreuses fêtes manifestaient la joie et la bénédiction d’appartenir à Dieu. Toutes ces cérémonies n’étaient pas des inventions humaines, mais des ordonnances établies par Dieu. Elles étaient des étapes dans la progression de la première promesse de Genèse 3.15 vers son accomplissement.
5. Enfin accompli par son Fils unique←⤒🔗
Dieu, qui est fidèle à sa Parole et à son alliance, a enfin accompli sa promesse! De quelle façon l’a-t-il fait? En envoyant son Fils, afin de nous racheter et de nous adopter comme fils et filles de Dieu. Jésus-Christ est la descendance de la femme, le fils d’Abraham et de David. C’est à lui qu’appartient le sceptre royal. Il est vrai homme et vrai Dieu, le Dieu puissant et le Serviteur souffrant. Il est celui représenté autrefois par les sacrifices et les cérémonies. Il est l’Agneau parfait qui ôte les péchés du monde.
En Jésus-Christ, les promesses de Dieu sont « oui » et « amen » (2 Co 1.20). Il est le morceau du casse-tête qui manquait et qui vient tout faire tenir ensemble. Sans l’Ancien Testament, il ne nous est pas possible de comprendre le Nouveau, qui est rempli du langage et des notions de l’Ancien, et sans la clé du Nouveau Testament, il ne nous est pas possible de comprendre l’Ancien. Il est important de connaître et d’étudier l’Ancien Testament aussi bien que le Nouveau. On ne peut pas seulement parler de Jésus et oublier tout ce qui précède sa venue. Sinon il manquera des morceaux au casse-tête.
6. Bonne Nouvelle pour nous aujourd’hui!←⤒🔗
Nous pouvons dégager au moins quatre implications de tout ce qui vient d’être dit.
Premièrement, doit-on chercher de nouvelles révélations aujourd’hui? Doit-on s’attendre à recevoir de Dieu des prophéties qui viendraient s’ajouter au dépôt de la révélation biblique? Ou doit-on considérer que les traditions de l’Église accumulées au cours des siècles auraient pour fonction de compléter ou d’expliciter la révélation biblique? La réponse est non, car « la Parole a été faite chair » (Jn 1.14) et nous avons dans l’Évangile tout ce qu’il nous faut pour notre salut et pour notre vie. Hébreux 1 nous dit qu’autrefois Dieu s’était révélé à plusieurs reprises et de plusieurs manières à nos pères par les prophètes, mais qu’aujourd’hui « Dieu nous a parlé par le Fils en ces jours qui sont les derniers » (Hé 1.2). Cela signifie qu’il nous a donné en son Fils une révélation complète et finale à laquelle nous n’avons pas le droit d’ajouter de prétendues « révélations » supplémentaires.
Deuxièmement, Dieu ne nous donne pas seulement un livre, il nous envoie annoncer aux autres la Bonne Nouvelle du salut. Quand nous présentons l’Évangile aux non-croyants, rappelons-nous qu’il s’agit d’une Bonne Nouvelle! Nous devons leur dire que nos péchés nous séparent de Dieu pour qu’ils sachent qu’ils ont besoin comme nous d’un Sauveur, mais faisons-le avec douceur, humilité et compassion, non pour les assommer ni les condamner, mais pour leur montrer la porte de sortie, le chemin de la délivrance par la foi en Jésus-Christ!
Troisièmement, il est important d’expliquer aux enfants et aux jeunes dans la foi les grandes lignes de la Parole de Dieu. Ne nous contentons pas de simplement leur donner une Bible pour ensuite les laisser se débrouiller tout seuls, par eux-mêmes. Expliquons-leur le tableau d’ensemble; montrons-leur le fil conducteur; aidons-les à voir la manière dont les principales parties s’articulent harmonieusement autour du thème principal. Bref, annonçons-leur la Bonne Nouvelle! Ils auront ainsi la clé qui leur permettra de bien comprendre l’Écriture sainte et qui les encouragera à commencer à la lire par eux-mêmes.
Finalement, nous devrions reconnaître que la Bible entière contient l’Évangile, la Bonne Nouvelle. Nous éviterons ainsi de la critiquer ou de la tailler en pièces comme tant de faux théologiens le font aujourd’hui. Nous la traiterons avec amour et respect en reconnaissant son autorité sur nos vies entières. Nous serons également encouragés à nous réjouir de sa Bonne Nouvelle de salut. Nous prendrons plaisir à la lire et à l’étudier. Elle deviendra notre nourriture quotidienne. Bien sûr, la Parole de Dieu contient des avertissements très sérieux, des lois et des commandements qui nous font connaître la profondeur de notre péché, mais la puissance de l’amour de Dieu, qui brille sur chacune de ses pages, nous délivre du péché par Jésus-Christ et nous pousse à vivre une vie de reconnaissance joyeuse à son service et à sa gloire.