Cet article sur Romains 8.18-39 a pour sujet notre préparation à faire face à la mort en reconnaissant l'origine de la mort qu'est le péché, et en nous confiant en Jésus qui a payé notre dette par sa mort pour nous donner une espérance.

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Romains 8 - Comment faire face à la mort?

Romains 8

Comment faire face à la mort? Sujet bien grave, me direz-vous. Peut-on dire autre chose sur la mort que nous devrons tous y faire face, comme tout un chacun depuis le début de l’humanité? Et que nous ne savons rien d’autre sur ce qui nous attend après avoir franchi ce seuil redoutable et inconnu? C’est ce que pensent un grand nombre d’hommes et de femmes de par le monde. Mais ce que la Bible enseigne à ce sujet est bien différent.

L’origine de la mort, c’est en effet la rupture intervenue entre Dieu et les hommes dès les origines. Le don de la vie par la grâce créatrice de Dieu n’était pas destiné à disparaître, à être anéanti. Il n’était pas, à l’origine, simplement lié à la transmission de la vie au sein d’une espèce dont chaque représentant était destiné à mourir après s’être reproduit; ce don n’était pas non plus lié à la transmission de la vie d’une espèce à l’autre, les espèces les moins adaptées aux changements de leur environnement étant destinées à disparaître à plus ou moins courte échéance pour laisser place à de nouvelles. Le don de la vie, lié au Créateur, était destiné à subsister et à prospérer.

Pourquoi alors la mort est-elle intervenue dans le monde, s’il ne s’agit pas d’un phénomène purement naturel? Le Créateur a-t-il fait preuve de faiblesse, perdant le contrôle sur son œuvre, se laissant dépasser par les éléments qu’il a mis en branle après avoir joué aux apprentis sorciers? Voyez-vous, la Bible indique sans ambiguïté dès ses premières pages que l’origine de la mort est un jugement divin. Loin d’être une perte de contrôle de Dieu sur son œuvre, c’est au contraire la manifestation de sa toute-puissance. Certes, une telle affirmation est bien dérangeante. Si Dieu est bon et miséricordieux, pourquoi applique-t-il une peine si sévère à chacune de ses créatures vivantes? Et n’y a-t-il aucun recours?

Les réponses à ces deux questions cruciales sont liées. Le jugement de Dieu sur la révolte humaine vis-à-vis de sa loi s’étend sur la création tout entière. Aucune parcelle de celle-ci n’est restée indemne. Comme une maladie contagieuse, une pandémie que rien ne pouvait arrêter, le péché s’est répandu, car il y a été introduit par le représentant de la création, Adam, celui que Dieu avait choisi pour dominer sur elle. La responsabilité d’Adam a fait que le jugement qui est tombé sur lui a atteint toutes les sphères de l’existence. C’est une crise globale qui affecte l’univers tout entier.

L’apôtre Paul l’exprime de la manière suivante au chapitre 8 de sa lettre aux chrétiens de Rome :

« Car la création a été soumise au pouvoir de la fragilité [d’autres traductions disent : car la création a été soumise à la vanité]; cela ne s’est pas produit de son gré, mais à cause de celui qui l’y a soumise » (Rm 8.20).

Mais Paul ajoute immédiatement après :

« Il lui a toutefois donné une espérance : c’est que la création elle-même sera délivrée de la puissance de la corruption qui l’asservit pour accéder à la liberté que les enfants de Dieu connaîtront dans la gloire » (Rm 8.21).

Il y a donc un recours au jugement de Dieu et à sa conséquence, la mort. Certes, précise Paul, c’est en espérance que la création aussi bien que nous-mêmes sommes sauvés de la mort. C’est-à-dire que si, par la foi, nous jouissons des premiers fruits de la rédemption qui a été acquise par le sacrifice de Jésus-Christ sur la croix, nous attendons encore la pleine manifestation de ce salut.

Écoutez les paroles de Paul, toujours au chapitre 8 de sa lettre aux Romains :

« Car nous sommes sauvés, mais c’est en espérance; or, voir ce qu’on espère, ce n’est plus espérer; qui, en effet, continue à espérer ce qu’il voit? Mais si nous ne voyons pas ce que nous espérons, nous l’attendons avec persévérance. De même, l’Esprit vient nous aider dans notre faiblesse. En effet, nous ne savons pas prier comme il faut, mais l’Esprit lui-même intercède en gémissant d’une manière inexprimable » (Rm 8.24-26).

C’est avec cette espérance que Dieu dans sa Parole nous invite à faire face à la mort. Il a envoyé son Fils Jésus-Christ mourir pour la rédemption de ceux que Dieu s’est rachetés, et Jésus a fait face à la mort comme personne d’autre avant ou après lui. Dieu l’a ressuscité des morts et cette résurrection a été attestée par ceux qui l’ont vu bien vivant. Personne, au cours de l’histoire, n’a pu démontrer que leur témoignage était faux, inventé ou forgé. Raison pour laquelle cette résurrection sert aux croyants d’ancre solide où ils puisent leur espérance. Car en la mort et la résurrection de Jésus-Christ, les croyants voient à la fois le jugement terrible de Dieu sur le péché humain, qui est retombé sur l’innocent par excellence, le Christ, et ils voient la délivrance de ce jugement en ce qui les concerne, puisque Christ l’a porté sur lui et est sorti vainqueur de l’épreuve de la mort. Toujours avec Paul, ils peuvent alors s’exclamer :

« Que dire de plus? Si Dieu est pour nous, qui se lèvera contre nous? Lui qui n’a même pas épargné son propre Fils, mais l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnerait-il pas aussi tout avec lui? Qui accusera encore les élus de Dieu? Dieu lui-même les déclare justes. Qui les condamnera? Le Christ est mort; bien plus, il est ressuscité! Il est à la droite de Dieu et il intercède pour nous. Qu’est-ce qui pourra nous arracher à l’amour du Christ? La détresse ou l’angoisse, la persécution, la faim, la misère, le danger ou l’épée? Car il nous arrive ce que dit l’Écriture : à cause de toi, Seigneur, nous sommes exposés à la mort à longueur de jour. On nous considère comme des moutons destinés à l’abattoir. Mais dans tout cela, nous sommes bien plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Oui, j’en ai l’absolue certitude : ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni le présent ni l’avenir, ni les puissances, ni ce qui est en haut ni ce qui est en bas, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous arracher à l’amour que Dieu nous a témoigné en Jésus-Christ notre Seigneur » (Rm 8.31-39).

Alors, comment faire face à la mort? Non pas dans une angoisse indescriptible, non pas dans l’insécurité totale face à l’inconnu, non pas dans le désespoir ou même la résignation devant ce qu’on ne peut éviter, mais dans l’attente de la rencontre merveilleuse avec celui qui nous a sauvés du jugement, Jésus-Christ lui-même. N’a-t-il pas dit au brigand crucifié avec lui, qui, au dernier moment de son existence terrestre, l’avait reconnu comme l’envoyé de Dieu, comme l’innocent condamné injustement : « Vraiment, je te l’assure, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis? » (Lc 23.43). Pour le croyant, la mort est l’étape nécessaire par laquelle son Créateur le fait passer afin de le conduire vers lui, enfin délivré des conséquences du péché dans sa vie, de la misère qui s’attache à la condition humaine ici-bas.

Car, comme le dit Paul sans ambiguïté, les croyants eux-mêmes gémissent dans le corps qui est le leur dans la vie présente. Ils connaissent leur lot de souffrances, physiques, morales ou émotionnelles. Mais la nature de l’espérance qui les anime est suffisamment forte pour les faire persévérer dans la foi. Ils tournent sans cesse leur regard du côté de Jésus-Christ et modèlent leurs pensées, leurs paroles et leurs actes sur les siens. C’est là qu’ils trouvent la paix et la certitude de la véracité des promesses divines pour eux. Au premier chapitre de sa lettre aux chrétiens de Philippe, Paul n’hésite pas à écrire : « Pour moi en effet, la vie c’est le Christ, et la mort est un gain » (Ph 1.21).

Si le Seigneur vous maintient en vie, c’est qu’il a un plan et un but avec votre vie humaine. À vous de suivre fidèlement la vocation qu’il vous adresse pour l’avancement de son Royaume. Le service qu’il attend de vous doit être rendu avec zèle et courage. Et au moment venu, lorsque votre Créateur aura décidé de vous rappeler à lui, sachez par une foi vivante que ce qui vous attend après la mort dépassera de manière incomparable en félicité et en gloire tout ce que vous aurez pu endurer de souffrances et de misères ici-bas. Vivez donc de cette espérance; que celle-ci vous soutienne dans les épreuves transitoires qui sont les vôtres. Dieu les amène non pas pour vous éloigner de lui, mais au contraire pour purifier votre foi, pour la rendre parfaite en vue du grand jour de la rencontre avec Jésus-Christ. Il est sorti vainqueur de l’épreuve de la mort afin que nous aussi nous remportions la médaille en fin de course.