La dépendance à la pornographie constitue une crise colossale dans la communauté chrétienne
La dépendance à la pornographie constitue une crise colossale dans la communauté chrétienne
Pendant des années, une poignée d’universitaires comme David Ley ont couvert l’industrie pornographique en insistant sur le fait que la « porno-dépendance » n’existe pas en réalité. Des millions de personnes qui luttent contre la dépendance à la pornographie ne partagent pas cet avis.
En fait, une étude récente a montré qu’aux États-Unis, on effectue en moyenne 70 000 recherches mensuelles pour l’expression « symptômes de la dépendance à la pornographie ». Dans le domaine de la dépendance, ce sont les termes « signes de la dépendance à la pornographie » et « dépendance à la pornographie » qui reviennent le plus souvent. L’étude indique que la dépendance à la pornographie constitue la forme de dépendance la plus répandue aux États-Unis.
J’ai parlé de la pornographie à des milliers d’étudiants au cours des dernières années et je peux affirmer sans équivoque que non seulement la dépendance à la pornographie pose un problème croissant, mais qu’elle commence à un âge de plus en plus jeune.
J’ai rencontré des accros à la pornographie qui avaient commencé à l’âge de cinq ans et qui consommaient depuis dix ans au moment d’atteindre l’âge de 15 ans. J’ai rencontré des adolescents dont l’exposition à la pornographie remontait à l’âge de 7, 8 ou 9 ans. J’entends le plus souvent dire que la dépendance à la pornographie commence vers la 6e année, et une école où j’ai récemment pris la parole avait un problème de pornographie dès la 5e année. Ce problème est réel, il prend de l’ampleur et chaque communauté doit le reconnaître et y répondre.
Pure Desire Ministries [Le ministère pur désir] a récemment publié un nouveau rapport qui contient des données révélatrices1. D’après ce rapport :
- 61 % des adultes américains admettent avoir recours à la pornographie, la moitié d’entre eux affirmant qu’ils gardent le secret.
- 84 % des consommateurs de pornographie déclarent que personne ne les aide à éviter la pornographie.
- 44 % croient encore, à tort, que s’ils ne regardent qu’un « petit » peu de pornographie, cela n’aura pas d’impact sur d’autres aspects de leur vie. (Comme l’a dit un expert, on ne possède pas un cerveau pour la pornographie et un autre pour l’imaginaire — c’est le même cerveau, dans lequel tout se mélange).
- 63 % croient à tort que la consommation de pornographie peut s’avérer compatible avec un mode de vie sexuellement sain.
- 62 % des chrétiens qui se définissent comme tels — soit trois sur cinq — ont déclaré à Barna qu’ils peuvent regarder régulièrement de la pornographie et mener une vie sexuelle saine.
- 58 % des chrétiens déclarent que proposer des programmes dans leur Église qui aident les gens à éviter la dépendance à la pornographie ou à s’en remettre revêt une grande importance pour eux, mais seulement 10 % déclarent que leur Église offre une telle aide.
- 89 % des responsables de la jeunesse chrétienne déclarent qu’ils souhaiteraient que leurs parents enseignent aux adolescents une sexualité saine, et 69 % affirment que les « amis » et les « médias sociaux » exercent la plus grande influence sur leur perception de la sexualité.
- 75 % des pasteurs américains affirment qu’ils aident personnellement des personnes qui luttent contre la dépendance à la pornographie. 51 % des personnes qui cherchent de l’aide sont des hommes mariés.
- 67 % des pasteurs admettent avoir consommé de la pornographie dans le passé, 18 % d’entre eux déclarent que cette lutte se poursuit, et 86 % estiment que la consommation de pornographie existe souvent chez les pasteurs.
Ces chiffres ne me surprennent absolument pas. À l’ère numérique, les jeunes seront catéchisés par la culture en ligne — c’est-à-dire la pornographie, les divertissements et les médias sociaux — ou par leurs parents.
La plupart des jeunes reçoivent peu ou pas d’instruction ou d’accompagnement sur la sexualité saine, alors qu’ils sont simultanément bombardés par des messages destructeurs et souvent ignobles provenant de la culture. En conséquence, le contexte sexuel des communautés chrétiennes s’est gravement détérioré au cours des quinze dernières années, en particulier. Je pense que les parents, les éducateurs et les dirigeants d’Église doivent prendre ce problème très au sérieux. Pour parler franchement, je crois que nous faisons face à une urgence2.
La bonne nouvelle, c’est que beaucoup de ceux qui luttent veulent être aidés. Ils veulent que leurs parents les encadrent. Ils veulent des groupes de rétablissement qui les aideront à se libérer. Ils veulent des partenaires qui les aident à vaincre leur dépendance. Ils veulent retrouver une certaine idée de ce à quoi ressemblent une sexualité saine et une véritable intimité. Ils savent que la pornographie cause des dommages, mais ils se sentent piégés et ont souvent trop honte pour demander de l’aide. Cela signifie que c’est à nous de faire face à ce problème et d’offrir de l’aide à ceux qui luttent.
La culture pornographique cherche sans cesse à recruter de nouveaux adeptes. Nous devons reconnaître qu’ils gagnent des convertis misérables grâce à Pornhub et à d’autres antres sordides et effroyables, et qu’il est de notre devoir de riposter.
Notes
1. « Beyond the Porn Phenomenon. Equipping The Church For A New Conversation About Pornography, Betrayal Trauma, and Healing » [Au-delà du phénomène de la pornographie. Outiller l’Église pour une nouvelle protection contre la pornographie, la trahison, le traumatisme et la guérison], Pure Desire Ministries.
2. N.D.T. : Voir d’autres articles de Jonathon Van Maren sur les effets destructeurs de la pornographie :
- La pornographie empoisonne : Nous devrions l’interdire
- La pornographie devrait être interdite en raison de son lien indéniable avec la violence sexuelle
- Ce que les filles disent de la culture pornographique dans laquelle elles sont forcées de grandir
- Pourquoi les femmes ont-elles peur des rencontres?
- La culture pornographique prend nos filles à la gorge
- La pornographie violente incite-t-elle les filles à s’identifier comme transgenres?
- Une nouvelle étude établit un lien entre la consommation de pornographie et la dépression et la détresse psychologique
