Cet article a pour sujet l'alliance et le Saint-Esprit, son action lors de la création, les dons qu'il accorda dans l'Ancien Testament, son action dans la vie et l'oeuvre de personnes en autorité, la promesse de l'effusion de l'Esprit, et de son oeuvre de régénération.

Source: L’alliance d’amour. 5 pages.

16. L’alliance et le Saint-Esprit

  1. Le Saint-Esprit et la création
  2. Le Saint-Esprit et les mandats particuliers
  3. Les soixante-dix anciens
  4. Le Saint-Esprit et faire la volonté de Dieu
  5. La promesse de l’effusion de l’Esprit
  6. L’œuvre du Saint-Esprit

Dans le chapitre précédent, j’ai mentionné le fait que le Saint-Esprit était actif aussi sous l’ancienne dispensation. Les personnes qui acceptent la doctrine de la sainte Trinité n’auront pas de problèmes avec cette déclaration. Père, Fils et Saint-Esprit, le Dieu unique et éternel, œuvrent ensemble de toute éternité.

L’on suggère parfois que le Saint-Esprit se cantonna au second plan jusqu’au jour de la Pentecôte. Cela est vrai dans une certaine mesure. Il fut toutefois impliqué dans la réalisation du conseil de Dieu avant cet événement aussi. Il n’est pas arrivé sur scène soudainement à la Pentecôte, mais il a continué l’œuvre qu’il accomplissait depuis le début des temps. Dans ce chapitre, nous étudierons plus en détail l’œuvre particulière du Saint-Esprit telle qu’elle est révélée dans l’Écriture et en lien avec l’alliance.

1. Le Saint-Esprit et la création🔗

Le Saint-Esprit fut impliqué dans l’œuvre de création. Dans Genèse 1.2, nous lisons que « la terre était chaotique et vide. Les ténèbres couvraient l’abîme, et l’Esprit de Dieu planait au-dessus des eaux » (BDS). L’Esprit transforma une terre encore inhospitalière en une demeure convenable pour les enfants de Dieu. Il fut à l’origine de l’essor de la vie.

Prêtons attention au mot « planait » dans ce texte. Dans le « cantique de Moïse » (Dt 32.11), le même mot hébreu est utilisé, en parlant d’un aigle qui plane au-dessus de ses aiglons. Au cas où ils ne seraient plus capables de voler, la mère descendrait en flèche et attraperait les petits sur ses ailes puissantes. Le fait de planer indique une vigilance intense, une relation empreinte d’attention et de réactivité. Nous voyons la même et évidente attention dans l’alliance d’amour.

Tout comme le Saint-Esprit fut impliqué dans la création de ce monde, il prit aussi part à sa préservation et à sa continuation. Nous lisons dans le Psaume 104.30 : « Tu envoies ton Esprit : ils sont créés, et tu renouvelles la face de la terre. » Le contexte montre que toutes les créatures vivantes dépendent de Dieu et ont besoin de la présence du Saint-Esprit qui préserve et qui gouverne. Le renouvellement de la face de la terre peut faire référence à la saison printanière, où les cultures poussent de nouveau, pour que toutes créatures soient nourries. La nature ne peut s’affranchir du pouvoir revivifiant du Saint-Esprit. Ce pouvoir devient naturellement bien plus évident dans le renouvellement de l’homme déchu. L’Esprit qui donne la naissance et la vie donne aussi la nouvelle naissance et la nouvelle vie.

L’ancienne alliance ne pouvait pas plus fonctionner que la nouvelle sans le pouvoir de renouvellement du Saint-Esprit et sans l’amour manifeste dans ses soins attentionnés.

2. Le Saint-Esprit et les mandats particuliers🔗

Le Saint-Esprit a toujours préparé le peuple de Dieu pour le service. Il n’est pas étonnant, alors, qu’il soit aussi impliqué dans l’attribution de dons spéciaux aux enfants de Dieu. Exode 31 relate la désignation d’hommes qui travailleront à la construction du tabernacle, de l’arche et de tout le mobilier. C’est dans ce tabernacle que Dieu demeurera au milieu de son peuple. Il doit par conséquent être construit selon des spécifications divines. Ce projet important nécessite des hommes qualifiés.

L’Éternel dit à Moïse de choisir pour ce travail Betsaleel, fils d’Uri, dont il est dit : « Je l’ai rempli de l’Esprit de Dieu, de sagesse, d’intelligence, et de savoir pour toutes sortes d’ouvrages » (Ex 31.3). Dans ce travail important consistant à préparer une demeure pour Dieu, à fabriquer l’arche de l’alliance, la conduite et la direction du Saint-Esprit sont nécessaires. Il faut une vision qui soit en phase avec le plan céleste, car le tabernacle et les objets qu’il contient sont « les images des choses qui sont dans les cieux » (Hé 9.23).

3. Les soixante-dix anciens🔗

Nombres 11 relate la désignation de soixante-dix anciens comme dirigeants et chefs pour aider Moïse. L’Éternel dit à Moïse que ces hommes doivent venir à la tente d’assignation, et nous lisons : « Je descendrai, et là je te parlerai; je prendrai de l’Esprit qui est sur toi, et je le mettrai sur eux » (v. 17). Nous lisons que lorsque l’Esprit descendit sur les soixante-dix anciens, ils prophétisèrent (v. 25).

Deux de ces anciens, étant toujours au camp (et non avec les autres à la tente d’assignation), continuent de prophétiser. Josué trouve cela inapproprié et demande à Moïse d’y mettre un terme. Mais Moïse répond : « Es-tu jaloux pour moi? Puisse tout le peuple de l’Éternel être composé de prophètes; et veuille l’Éternel mettre son Esprit sur eux! » (Nb 11.29). Le souhait de Moïse devait devenir réalité à la Pentecôte.

Ce signe de la prophétie, qui doit être ici probablement comprise comme une déclaration extatique, avait pour but de mettre en évidence la qualification des soixante-dix lors de leur installation et, comme les signes de la Pentecôte, ne se reproduisit plus par la suite. Dans l’histoire de la rédemption, les signes ne sont à l’œuvre qu’au début d’une nouvelle phase. Le livre des Nombres ajoute en effet que les soixante-dix anciens ne continuèrent pas de prophétiser (11.25).

La mention de la direction spécifique du Saint-Esprit auprès de personnes en autorité figure tant dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament. Pharaon affirme au sujet de Joseph : « Trouverions-nous un homme comme celui-ci, ayant en lui l’Esprit de Dieu? » (Gn 41.38). Pharaon ne peut pas avoir parlé du Saint-Esprit, qu’il ne connaissait pas, mais il reconnaît une onction divine. La présence du Saint-Esprit est mentionnée particulièrement dans la vie et l’œuvre de Josué, Gédéon, Jephthé, Samson, Saül, David, Élie, Élisée et bien d’autres. De même, l’Esprit était à l’œuvre dans le ministère du Seigneur Jésus-Christ et de ses disciples.

Il est clair dans les Écritures que personne ne peut assurer une fonction sans l’aide et la conduite du Saint-Esprit. Lui seul prépare le peuple de Dieu pour le service et il le fit dans l’Ancien Testament tout comme dans le Nouveau.

4. Le Saint-Esprit et faire la volonté de Dieu🔗

Le Saint-Esprit donne le nécessaire pour œuvrer au service de Dieu. Cela est vrai en temps de repentance et de renouvellement de la foi, comme nous l’apprenons de nouveau non seulement dans le Nouveau Testament, mais aussi dans l’Ancien. Lorsque David confesse à l’Éternel ses péchés avec Bath-Schéba et Urie, il plaide :

« Ô Dieu! crée en moi un cœur pur, renouvelle en moi un esprit bien disposé. Ne me rejette pas loin de ta face, ne me retire pas ton Esprit saint. Rends-moi la joie de ton salut, et qu’un esprit de bonne volonté me soutienne! » (Ps 51.12-14).

Renouvellement du cœur et volonté sont des dons de l’Esprit de Dieu au sein de son alliance d’amour.

La plus grande crainte de David, sur qui le Saint-Esprit agissait depuis le jour de son onction (1 S 16.13), était que Dieu lui retire son Esprit. Comme Saül avant lui, il ne serait alors plus en mesure d’œuvrer dans sa fonction royale.

Les titulaires d’un poste n’étaient pas non plus les seuls à dépendre du Saint-Esprit pour vivre comme enfants de Dieu. Cela était vrai pour tout Israël comme principe allianciel fondamental : « Enseigne-moi à faire ta volonté! Car tu es mon Dieu. Que ton bon Esprit me conduise sur la voie droite! » (Ps 143.10).

5. La promesse de l’effusion de l’Esprit🔗

Néanmoins, l’Ancien Testament parle aussi d’un temps où l’œuvre du Saint-Esprit sera plus évidente et plus glorieuse. L’Esprit sera « déversé », ce qui signifie qu’il sera un jour présent en plus grande abondance parmi le peuple de Dieu. Dans l’Ancien Testament, Dieu donne à cet égard à son peuple une merveilleuse perspective : le temps vient où il demeurera parmi son peuple de manière plus intime et plus riche qu’avant.

Nous lisons cette promesse dans la prophétie de Joël :

« Après cela, je déverserai mon Esprit sur tout être humain; vos fils et vos filles prophétiseront, vos vieillards auront des rêves, et vos jeunes gens des visions. Même sur les serviteurs et sur les servantes, dans ces jours-là, je déverserai mon Esprit » (Jl 3.1-2; S21).

Cette promesse trouve son accomplissement initial au jour de la Pentecôte, lorsque le Saint-Esprit est déversé (Ac 2.15). Je dis « initial », car il y a des aspects de la prophétie de Joël qui ne s’accompliront pas avant le retour du Christ sur les nuées du ciel.

Encore une fois, il ne faut pas conclure de cette promesse de l’effusion du Saint-Esprit qu’il n’était pas réellement actif sous l’ancienne alliance. Ce serait une erreur de conclure que le Saint-Esprit fit peu ou rien avant la Pentecôte. Nous devons garder à l’esprit l’unité de l’Ancien et du Nouveau Testament, la Parole de Dieu qui est une. Quelques autres exemples peuvent être utiles.

Dans Néhémie 9, par exemple, où nous voyons Israël renouveler l’alliance par la confession de ses péchés, il est dit : « Tu les supportas de nombreuses années [dans le désert], tu leur donnas des avertissements par ton Esprit, par tes prophètes » (v. 30). Le prophète Ésaïe décrit aussi l’histoire d’Israël en lien avec la présence et l’œuvre du Saint-Esprit : « Mais ils ont été rebelles, ils ont attristé son Esprit saint; et il est devenu leur ennemi, il a combattu contre eux » (És 63.10). Le péché d’Israël attristait le Saint-Esprit. Le Nouveau Testament nous rappelle ce même avertissement : « N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption » (Ép 4.30).

Le Saint-Esprit a toujours consolé les enfants de Dieu. Dans le Temple, le prophète Aggée réconforte Zorobabel, gouverneur de Juda, ainsi que le grand-prêtre Josué et dit :

« Car je suis avec vous, dit l’Éternel des armées. Je reste fidèle à l’alliance que j’ai faite avec vous quand vous sortîtes de l’Égypte, et mon Esprit est au milieu de vous; ne craignez pas! » (Ag 2.4-5).

Mais bien que le Saint-Esprit fût effectivement actif sous l’ancienne alliance, il y avait aussi une distance. Dieu vivait parmi son peuple; il en était néanmoins séparé. Cela aussi était vrai à l’égard du Saint-Esprit. Sous l’ancienne alliance, le Saint-Esprit n’avait pas encore été déversé, à la manière dont il le serait sous la nouvelle alliance. Le mot effusion suggère que sous la nouvelle alliance l’Esprit de Dieu serait présent dans des mesures plus pleines et plus grandes qu’auparavant. Effusion rime avec abondance.

Cette abondance ne pouvait venir que par le Messie, en qui le Saint-Esprit demeurait pleinement. Comme l’atteste Jean-Baptiste : « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et s’arrêter sur lui » (Jn 1.32). De la même manière, l’effusion du Saint-Esprit à la Pentecôte signifie que Dieu vient vivre plus intimement avec son peuple comme jamais auparavant. Personne dans l’Église n’est exclu de cette onction : « Pour vous, vous avez reçu l’onction de la part de celui qui est saint, et vous avez tous de la connaissance » (1 Jn 2.20). Cela se produisit parce que le Christ, ayant fait l’expiation pour le péché, monta au ciel et déversa son Esprit sur son peuple.

6. L’œuvre du Saint-Esprit🔗

Il y a plus à dire sur l’œuvre du Saint-Esprit. Il est important d’en avoir une compréhension claire. Comme chacun le sait, il est particulièrement actif dans l’œuvre de la régénération. Je consacrerai un chapitre ultérieur à cet important sujet. Dans le présent chapitre, je me suis particulièrement concentré sur son œuvre sous l’ancienne alliance.

Avant de conclure, je veux insister sur l’unité entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit. L’Esprit n’œuvre pas tout seul, ni séparément du Père et du Fils. En réalité, il achève l’œuvre unique de Dieu.

Notre Seigneur fait bien comprendre que l’Esprit vient du Père. « [Je] prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous, l’Esprit de vérité » (Jn 14.16). Dans le même temps, notre Seigneur peut dire : « … si je m’en vais [au Père], je vous l’enverrai [l’Esprit] » (Jn 16.7). En conséquence, l’Église confesse que l’Esprit procède du Père et du Fils (Symbole de Nicée).

Pourquoi tout cela est-il important? Parce que cela signifie que le Saint-Esprit ne vient pas de son propre chef pour accomplir quelque chose d’entièrement nouveau. Le Christ dit : « … il rendra témoignage de moi » (Jn 15.26) et « il me glorifiera » (Jn 16.14). L’Esprit glorifiera le Fils en nous dirigeant vers le Père par le Fils. Et il le fera par la Parole, rappelant ce que le Christ enseigna. L’œuvre du Saint-Esprit est de nous convaincre qu’il n’y a pas de salut en dehors du Fils qui vint du Père.

La régénération signifie que nous reconnaissons et acceptons le Fils comme notre unique Sauveur et que par lui nous sommes sanctifiés pour une vie de service fidèle à la gloire de Dieu le Père. Dans l’alliance, nous avons une relation avec le Dieu trine, et non un lien avec une seule des trois personnes.