Cette méditation sur 2 Corinthiens 10.4-5 a pour sujet la seigneurie de Jésus-Christ qui demande de nous une obéissance complète, jusque dans nos pensées les plus intimes.

Source: Par l’Esprit et en vérité. 2 pages.

2 Corinthiens 10 - Amener captive toute pensée

« Nous renversons les faux raisonnements ainsi que tout ce qui se dresse prétentieusement contre la connaissance de Dieu, et nous faisons prisonnière toute pensée pour l’amener à obéir au Christ. »

2 Corinthiens 10.4-5

Une des paroles les plus étonnantes prononcées par l’apôtre Paul, le disciple de Jésus du premier siècle qui a tant fait pour annoncer l’Évangile dans le bassin méditerranéen, se trouve dans sa seconde lettre aux chrétiens de Corinthe, au chapitre 10. Il leur écrit ceci : « Nous faisons prisonnière toute pensée pour l’amener à obéir au Christ » (2 Co 10.5). Mais pour mieux comprendre cette expression, il vaut mieux lire le passage où elle apparaît, pour qu’il prenne tout son relief :

« Sans doute, nous sommes des hommes et nous vivons comme tels, mais nous ne menons pas notre combat d’une manière purement humaine. Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas simplement humaines; elles tiennent leur puissance de Dieu qui les rend capables de renverser des forteresses. Oui, nous renversons les faux raisonnements ainsi que tout ce qui se dresse prétentieusement contre la connaissance de Dieu, et nous faisons prisonnière toute pensée pour l’amener à obéir au Christ » (2 Co 10.3-5).

Quelle parole remarquable en effet! Car elle suppose qu’une obéissance est due à Jésus-Christ jusque dans nos pensées les plus intimes. Bien sûr, une telle exigence semblera à la plupart quelque chose d’insensé, voire de totalitaire. Où est donc la liberté de pensée que nous estimons avoir acquise au prix de tant de sacrifices au cours de l’histoire, si nous devons la soumettre à l’obéissance à une personne?

Cela serait bien sûr vrai si cette personne était un être humain faillible, prétentieux et limité, comme il y a eu tant de maîtres à penser au cours des âges qui ont influencé des générations d’hommes et de femmes, souvent pour le pire. Toutefois ici, il s’agit de quelqu’un de radicalement différent, de quelqu’un qui n’a pas hésité à dire : « Je suis le chemin, la vérité et la vie; nul ne vient au Père que par moi » (Jn 14.6). Seule une personne faisant appel à sa nature divine peut dire une chose pareille. C’est le même Jésus-Christ qui proclame : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas » (Mt 24.35).

C’est donc dire que soumettre ses pensées aux siennes, les rendre captives à l’obéissance qu’il réclame pour lui seul, ce n’est pas se limiter ou s’aliéner volontairement, c’est en fait se situer dans une perspective supérieure capable d’éclairer chaque recoin de l’existence, personnelle et collective. Il suffit du reste de lire les paroles prononcées par Jésus-Christ avec un peu d’attention pour se rendre compte qu’elles ont une portée universelle si intense et si pressante qu’elles mettent toute autre parole ou pensée humaine en demeure de leur rendre des comptes.

Lorsqu’on les entend et que l’on commence à les méditer, on est inévitablement ramené au début de l’Évangile de Jean, qui, en parlant du Fils de Dieu, déclare : « Au commencement était celui qui est la Parole de Dieu. Il était avec Dieu, il était lui-même Dieu » (Jn 1.1-2).