« Sois transportée d’allégresse, fille de Sion! Lance des clameurs, fille de Jérusalem! Voici ton Roi, il vient à toi; il est juste et victorieux, il est humble et monté sur un âne, sur un ânon, le petit d’une ânesse. Je retrancherai d’Ephraïm les chars et de Jérusalem les chevaux; les arcs de guerre seront retranchés. Il parlera de paix aux nations, et sa domination s’étendra d’une mer à l’autre, depuis le fleuve jusqu’aux extrémités de la terre. »

Zacharie 9.9-10

« Lorsqu’ils approchèrent de Jérusalem et qu’ils furent arrivés à Bethphagé, vers le mont des Oliviers, Jésus envoya deux disciples en leur disant : Allez au village qui est devant vous; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée, et un ânon avec elle; détachez-les, et amenez-les-moi. Si quelqu’un vous dit quelque chose, vous répondrez : Le Seigneur en a besoin. Et à l’instant, il les laissera aller. Or, ceci arriva afin que s’accomplisse la parole du prophète : Dites à la fille de Sion : Voici que ton Roi vient à toi, plein de douceur et monté sur une ânesse, sur un ânon, le petit d’une bête de somme. Les disciples allèrent et firent ce que Jésus leur avait ordonné. Ils amenèrent l’ânesse et l’ânon, mirent sur eux leurs vêtements et le firent asseoir dessus. La plupart des gens de la foule étendirent leurs vêtements sur le chemin; d’autres coupèrent des branches aux arbres et les étendirent sur le chemin. Les foules précédaient et suivaient Jésus en criant : Hosanna au Fils de David! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Hosanna dans les lieux très hauts! Lorsqu’il entra dans Jérusalem, toute la ville fut en émoi et l’on disait : Qui est celui-ci? Les foules répondaient : C’est Jésus, le prophète, de Nazareth en Galilée. Jésus entra dans le temple, il chassa tous ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple, il renversa les tables des changeurs et les sièges des vendeurs de pigeons. Et il leur dit : Il est écrit : Ma maison sera appelée une maison de prière. Mais vous, vous en faites une caverne de voleurs. Des aveugles et des boiteux s’approchèrent de lui dans le temple. Et il les guérit. Mais les principaux sacrificateurs et les scribes furent indignés, à la vue des merveilles qu’il avait faites, et des enfants qui criaient dans le temple : Hosanna au Fils de David. Ils lui dirent : Entends-tu ce qu’ils disent? Oui, leur répondit Jésus. N’avez-vous jamais lu ces paroles : Tu as tiré des louanges de la bouche des enfants et de ceux qui sont à la mamelle? Il les laissa et sortit de la ville pour aller à Béthanie où il passa la nuit. Le matin, en retournant à la ville, il eut faim. Il vit un figuier sur le chemin et s’en approcha; mais il n’y trouva que des feuilles et il dit : Qu’aucun fruit ne naisse jamais plus de toi! Et à l’instant, le figuier sécha. À cette vue, les disciples furent dans l’admiration et dirent : Comment ce figuier a-t-il séché en un instant? Jésus leur répondit : En vérité, je vous le dis, si vous avez de la foi et si vous ne doutez pas, non seulement vous ferez ce qui a été fait à ce figuier, mais quand vous diriez à cette montagne : Ôte-toi de là et jette-toi dans la mer, cela se ferait. »

Matthieu 21.1-11

1. Il est juste
2. Il est victorieux
3. Il est humble
4. Il apporte la paix
5. Il est notre Roi

Le 20 juillet 1969, l’homme a posé le pied sur la lune pour la première fois. J’avais dix ans; je me souviens encore de l’excitation que l’événement avait causé dans le monde entier. Le 13 août 1969, il y a eu dans la ville de New York ce que certains ont appelé le plus grand défilé de tous les temps : c’était pour célébrer le triomphe des astronautes d’Apollo 11 qui revenaient de la lune. On a bel et bien utilisé le mot « triomphe ». Ce défilé a été aussi qualifié « d’accolade ultime pour un travail bien fait ».

Les défilés servent depuis très longtemps à célébrer de grands événements ou de grandes réussites. Ces célébrations sont marquées par des pluies de serpentins et des foules en liesse dans les rues des grandes villes, tandis que les célébrités défilent.

Je veux vous parler maintenant d’un autre défilé, un défilé tout à fait spécial qui s’est déroulé à Jérusalem il y a 2000 ans. Ce défilé qui a rassemblé une multitude de personnes célébrait l’arrivée d’un Roi monté sur un âne. Au lieu de serpentins, le chemin était recouvert de branches de palmiers, d’où l’expression le dimanche des Rameaux. Plusieurs étendaient leurs vêtements sur le chemin, symbolisant de cette manière qu’ils voulaient se soumettre à ce Roi.

Le verset 10 de Matthieu 21 dit que « lorsqu’il entra dans Jérusalem, toute la ville fut en émoi ». Le mot grec traduit ici par « émoi » est le mot qui a donné notre mot français « séisme », qui veut dire tremblement de terre. Certaines Bibles traduisent donc ce verset 10 de la façon suivante : « Toute la ville était séismée. » Toute la ville était secouée, ébranlée, elle tremblait. Cela en dit long sur l’importance de cet événement.

Bien entendu, les mégadéfilés des héros modernes des dernières années ont nécessité une planification soignée. Mais cela n’a rien de comparable avec la préparation de l’entrée triomphale du Roi Jésus à Jérusalem. Cette entrée triomphale a été organisée et planifiée bien longtemps avant son arrivée; près de 500 ans auparavant, le prophète Zacharie avait décrit la scène.

Nous sommes donc ici devant un grand moment de l’histoire de la rédemption, de notre rédemption, notre salut. Nous avons ici l’accomplissement d’une prophétie messianique d’importance capitale. Les quatre Évangiles montrent clairement que le Fils de Dieu s’est arrangé pour que son entrée dans la ville sainte accomplisse la prophétie de Zacharie. En fait, tous les détails étaient prévus depuis toujours dans le plan d’amour de Dieu.

Nous allons nous arrêter ce matin spécialement à Zacharie 9.9 que je relis maintenant :

« Sois transportée d’allégresse, fille de Sion! Lance des clameurs, fille de Jérusalem! Voici ton Roi, il vient à toi; il est juste et victorieux, il est humble et monté sur un âne, sur un ânon, le petit d’une ânesse. »

Sion était le nom de la colline sur laquelle était bâtie la ville de Jérusalem. Les expressions « fille de Sion » et « fille de Jérusalem » signifient tout simplement « peuple de Dieu ». Le prophète Zacharie, porte-parole de Dieu, appelle le peuple de Dieu à être transporté d’allégresse et à lancer des clameurs.

Pourquoi? « Voici ton Roi, il vient à toi. » Ton Roi à toi, ton Roi qui t’aime, ton Roi qui vient à toi; il vient à toi pour ton bénéfice, pour ton bien, pour ton salut! Le Roi annoncé depuis longtemps, le Roi tant attendu, le Roi idéal, le Roi parfait vient à toi. Alors, sois dans l’allégresse, et lance des clameurs! Rien ne peut t’arriver de mieux!

Qu’est-ce qu’il a de spécial, ce Roi? Le prophète Zacharie souligne quatre particularités de ce Roi; regardons-les et laissons le Seigneur nous envahir d’amour et de réconfort à l’écoute de ces très précieuses vérités.

1. Il est juste⤒🔗

Premièrement, « voici ton Roi, il vient à toi; il est juste. » Il est juste. Au moment où Zacharie prophétise, il n’y a pas de roi sur le trône en Israël. Le trône est vide, vacant. Mais le prophète Zacharie regarde par la foi du trône vide à la promesse certaine. Pour les auditeurs immédiats du prophète Zacharie, qui savaient que la nation avait souffert sous la succession de rois dont la rubrique nécrologique se résumait à dire : « Il fit ce qui est mal aux yeux de l’Éternel » (2 R 21.2), l’annonce du Roi juste est une lueur d’espoir sans précédent.

« Il est juste » : Cela fait référence à son caractère et à la façon dont il va régner. La majorité des rois étaient arrogants, sans pitié, corrompus; ils servaient leur ego et ne rendaient souvent qu’une parodie de justice. Mais les prophètes annoncent les uns après les autres que le Roi Messie sera complètement différent. Ésaïe appelle le Messie « mon serviteur juste » (És 53.11). Jérémie le décrit comme celui qui « régnera et prospérera, il pratiquera la justice et l’équité » (Jr 23.5). Le Roi idéal doit être le champion de la justice.

Quand les canailles réussissent tout le temps à s’en tirer malgré leurs forfaits, tandis que les gens innocents souffrent sans possibilité de recours, la promesse que la justice va triompher est une source de joie profonde. « Sois dans l’allégresse! »

Dans le Nouveau Testament, l’apôtre Pierre appelle Jésus « le Saint et le Juste » (Ac 3.14). Pierre dit ceci dans sa première épître : « Le Christ-Jésus est mort une seule fois pour les péchés, lui juste pour des injustes, afin de vous amener à Dieu » (1 Pi 3.18). Lui, juste pour des injustes. Les injustes, c’est nous. C’est ce que nous sommes tous. Depuis l’entrée du péché dans le monde, « il n’y a pas de juste, pas même un seul », dit la Bible (Rm 3.10). Sauf le Fils de Dieu, le Roi qui vient à nous. Il est juste, lui, et il vient pour nous amener à Dieu. Cela signifie que nous étions loin de Dieu. La Bible dit que nous étions des ennemis de Dieu. Nous vivions en opposition constante à la volonté de Dieu, à sa bonne loi sainte. Jésus, lui, est né sous la loi, a vécu sous la loi et a accompli la loi parfaitement. Il est le Juste par excellence.

Jésus-Christ est celui-là seul par qui les injustes que nous sommes peuvent être déclarés justes par la foi (Rm 4.5). Dieu avait dit par son prophète Ésaïe : « Mon serviteur juste justifiera beaucoup d’hommes et se chargera de leurs fautes » (És 53.11). C’est exactement ce que Jésus a fait : il s’est chargé de nos fautes! L’apôtre Paul le dit de la façon suivante : « Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu » (2 Co 5.21). Paul dit aussi : « Jésus-Christ est pour nous justice » (1 Co 1.30). Pour nous justice! Le nous ici englobe les vrais croyants; mais ceux qui ne croient pas en Jésus-Christ n’ont aucune justice et sont donc toujours sous la colère de Dieu.

Voici comment l’un des premiers réformateurs en Angleterre a décrit son bonheur le jour où il a découvert et reçu par la foi l’œuvre du Fils de Dieu en sa faveur :

« Je tombai sur la phrase la plus douce et la plus réconfortante pour mon âme en 1 Timothée 1.15 : “C’est une parole certaine et digne d’être entièrement reçue, que le Christ-Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont je suis, moi, le premier.” Grâce à l’instruction et au travail intérieur de Dieu, cette seule phrase remplit mon cœur d’une telle allégresse, ce cœur jusqu’alors meurtri par la culpabilité de mes péchés et presque au comble du désespoir, que je ressentis immédiatement un réconfort et une quiétude extraordinaire au point que mes os brisés sautèrent de joie » (Thomas Bilney).

Quiconque croit en Jésus-Christ d’une vraie foi expérimente un bonheur semblable.

« Voici ton Roi, il vient à toi; il est juste. » D’où notre allégresse!

2. Il est victorieux←⤒🔗

Deuxièmement, « voici ton Roi, il vient à toi; il est victorieux. » Il est victorieux. Dans l’histoire du peuple de Dieu, certains rois ont aidé un peu à améliorer l’économie, certains ont remporté de grands succès militaires, ravivé la fierté nationale ou un certain enthousiasme. Mais même leurs plus grandes réussites ont été temporaires. Aucun d’eux n’a pu donner le salut dans son sens biblique, à savoir la délivrance du péché. Aucun! Seul le Roi Messie qu’annoncent les prophètes a le pouvoir de faire cela. Le jour de la Pentecôte, l’apôtre Pierre, inspiré de Dieu, a dit :

« Il n’y a de salut en aucun autre qu’en Jésus-Christ, car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Ac 4.12).

Aucun! Voici ce qu’a dit l’apôtre Jean, inspiré de Dieu :

« Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils. Celui qui a le Fils a la vie; celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie » (1 Jn 5.11-12).

C’est la bonne nouvelle, l’annonce heureuse de la grande victoire du Fils de Dieu, de son triomphe!

Je pense aussi à ce beau verset en Hébreux 2.14 qui dit que Jésus-Christ a écrasé le diable. Ou encore 1 Jean 3.8 : « Le Fils de Dieu est apparu afin de détruire les œuvres du diable. » Jésus a vaincu tout ennemi. Il est victorieux, il est vainqueur, et il nous associe à sa victoire. Comme l’écrit l’apôtre Paul en Romains 8 en parlant de tous ceux qui croient : « Nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés » (Rn 8.37). Plus que vainqueurs! L’apôtre Jean dit la même chose dans les mots suivants : « Voici la victoire qui triomphe du monde : notre foi » (1 Jn 5.4).

« Voici ton Roi, il vient à toi; il est victorieux. » D’où notre allégresse!

3. Il est humble←⤒🔗

Troisièmement, « voici ton Roi, il vient à toi; il est humble. » Il est humble. La plupart des rois s’entouraient avec extravagance d’une grande pompe, ils vivaient dans des palais luxueux, avec des troupes de serviteurs à leur disposition, et leur style de vie manifestait leur statut privilégié : ils étaient la plupart du temps arrogants, dominateurs, ils intimidaient et écrasaient les autres, remplis de leur orgueil. Ils avaient de « grands » noms : Cyrus le Grand. Alexandre le Grand. Hérode le Grand. Constantin le Grand.

Le contraste avec le Roi Messie annoncé ne peut pas être plus évident. Jésus a dit : « Le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir » (Mc 10.45). À une autre occasion, il a dit : « Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête » (Mt 8.20). Ce qui fera dire à l’apôtre Paul : « Vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, qui pour vous s’est fait pauvre de riche qu’il était, afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis » (2 Co 8.9). À une autre occasion, Jésus a dit : « Je suis doux et humble de cœur » (Mt 11.29). C’est la seule mention du cœur de Jésus dans toute la Bible. Doux et humble. Cela concorde avec 2 Corinthiens 10.1 où l’apôtre Paul parle de la douceur et de la bienveillance du Christ. Aucun autre homme dans l’histoire ne s’est abaissé comme Jésus l’a fait, et aucun n’a été aussi élevé en conséquence de son œuvre.

Les deux caractéristiques « victorieux » et « humble » qui habituellement sont considérées comme incompatibles se trouvent en Jésus en parfaite harmonie. L’humilité n’est pas la caractéristique habituelle des rois. Admirons la modestie de ce Sauveur aimable qu’on peut approcher avec confiance parce qu’il sympathise, qu’il comprend et qu’il secourt. L’arrivée de certains rois apportait la peur; mais l’arrivée de Jésus apporte la joie et l’allégresse. Son but est d’apporter le salut à ceux qui lui font confiance. Combien il est différent des rois habituels! Combien il est précieux!

« Voici ton Roi, il vient à toi; il est humble. » D’où notre allégresse!

4. Il apporte la paix←⤒🔗

Quatrièmement, « voici ton Roi, il vient à toi; il est monté sur un âne, sur un ânon, le petit d’une ânesse ». Quelle signification faut-il donner à cette mention de la monture particulière du Messie? Cette monture indique le caractère pacifique du Roi : il vient avec une mission de paix. Voici ce qui est écrit en Zacharie 9.10, donc le verset qui suit immédiatement le verset principal du sermon de ce matin :

« Je retrancherai d’Ephraïm les chars et de Jérusalem les chevaux; les arcs de guerre seront retranchés. Il parlera de paix aux nations, et sa domination s’étendra d’une mer à l’autre, depuis le fleuve jusqu’aux extrémités de la terre. »

S’il était venu comme guerrier ou chef militaire, le Roi messianique serait arrivé avec son char de guerre conduit par des chevaux de guerre, avec sa cavalerie, comme on dit. Mais ce n’est pas le cas de Jésus. Sa « limousine », c’est un âne. C’est une « limousine » appropriée pour quelqu’un qui vient avec une mission de paix. Le prince de la paix (És 9.5) arrive avec une monture paisible. C’est un véhicule qui n’inspire pas la crainte, qui ne produit pas l’éloignement, qui ne fige ni le cœur ni la langue, et n’enveloppe d’aucune atmosphère glacée les charmes rayonnants de Jésus. Au contraire, les cœurs s’épanouissent, les langues se délient, les foules se pressent autour du vainqueur; c’est le triomphe de la bonté pacifique.

Mais quelle paix ce Roi apporte-t-il au juste? C’est la paix avec Dieu, c’est-à-dire la réconciliation avec Dieu pour des personnes qui étaient en guerre contre Dieu. Mais comment ce Roi peut-il apaiser Dieu? Comment les pécheurs que nous sommes peuvent-ils bien oser prier comme le publicain au temple : « Ô, Dieu, sois apaisé envers moi qui suis un pécheur! »? (Lc 18.13). La Bible répond à cette question très importante en disant que Jésus-Christ nous permet d’être en paix avec Dieu « par le sang de sa croix » (Col 1.20). « Par le sang de sa croix. » Jésus-Christ entre à Jérusalem de son bon gré pour se présenter à la mort; il faut que sa mort soit volontaire, parce que la colère de Dieu ne peut être apaisée que par un sacrifice d’obéissance. L’ennemi ultime est l’ennemi du péché, avec sa puissance et sa culpabilité. Ce Roi vient humblement parce qu’il vient pour sauver par la croix; cette croix est l’instrument de la conquête sur le péché. C’est le Roi qui conquiert le péché par son propre sang pour accomplir l’Alliance de grâce.

Jésus apporte la paix. C’est ce que les anges ont dit lors de sa naissance : « Paix sur la terre parmi les hommes que Dieu agrée » (Lc 2.14) Jésus-Christ est le prince de la paix parce qu’il enlève le péché. Le péché signifie la guerre, et où est le péché est la guerre. Le péché nous rend ennemis de Dieu. Il nous prive de sa paix et nous place sous sa condamnation. Par le sang de sa croix, le Roi Messie Jésus-Christ ôte le péché (Jn 1.29).

« Voici ton Roi, il vient à toi; il est monté sur un âne. » D’où notre allégresse!

5. Il est notre Roi←⤒🔗

Tout ce que nous venons de voir nous aide beaucoup à comprendre la parole suivante du Fils de Dieu lorsque Pilate lui demande s’il est Roi; Jésus dit à Pilate :

« Mon royaume n’est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour moi, afin que je ne sois pas livré aux juifs; mais maintenant mon royaume n’est pas d’ici-bas » (Jn 18.36).

Pas de ce monde. Pas d’ici-bas. Si Jésus était Roi prétendant au trône au sens qui pouvait menacer les gouverneurs de l’Empire, il aurait mobilisé ses disciples pour qu’ils combattent et empêchent son arrestation. Mais ce n’est pas le cas. Le fait que Jésus ait pu être arrêté aussi facilement, et qu’il ait repris sévèrement un de ses disciples qui cherchait à s’appuyer sur le pouvoir de l’épée (Jn 18.10-11), prouve que son royaume est d’un autre ordre. Il n’est pas de ce monde, il n’est pas d’ici.

La royauté de Jésus n’a pas sa source ou son origine dans ce monde (Jn 8.23), ce monde qui est en révolte constante contre son Créateur (Jn 1.10-11). Ce monde est la sphère des ténèbres, de la rébellion, de l’aveuglement, du péché. Les royaumes de ce monde se maintiennent par la force, l’intimidation, la violence, la guerre, le sang; le royaume de Jésus ne s’appuie pas sur la force et les combats de cette sorte-là.

Mais attention : il ne faut pas déduire de la déclaration de Jésus que son royaume n’est pas actif dans ce monde ou qu’il n’a rien à voir avec le monde. Au contraire! Le pouvoir du royaume de Jésus, qui fait irruption dans le monde, affecte ce monde. Jésus précise à Pilate : « Je suis venu pour rendre témoignage à la vérité » (Jn 18.37). Le royaume de Jésus est le royaume de la vérité ou, exprimé de façon plus précise, du témoignage rendu à la vérité. La principale façon qu’a Jésus de faire entrer des sujets dans son royaume, d’exercer sa royauté salvatrice, c’est de dévoiler la vérité sur Dieu, sur le salut et sur le jugement. Le Roi Jésus agit sur les cœurs par la puissance de la vérité divine.

Il est important que l’Église s’en souvienne. L’Église est appelée à proclamer l’Évangile non par l’épée ou l’arrogance, mais avec l’esprit humble de son Roi sauveur. Tout comme le Roi messianique n’est pas venu dans le monde avec une puissance mondaine, de même aussi son règne n’est pas établi selon les principes mondains. Que l’Église, donc, ne cherche pas follement la puissance mondaine pour accomplir des fins spirituelles. Qu’elle se revête toujours d’humilité, à la suite et à l’exemple de son Chef, pour rendre témoignage à la vérité.

L’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, c’est le triomphe de la justice, le triomphe de la victoire sur le péché, le triomphe de l’humilité, le triomphe de la paix pour qu’il soit notre Roi. En voyant cette heureuse perspective, pas étonnant que le prophète Zacharie invite les habitants de Jérusalem à se réjouir! La plus grande cause de tristesse, c’est le péché. Jésus vient ôter le péché : d’où la joie et l’allégresse!

Jésus est le Roi juste, victorieux, humble et en mission de paix. Il est notre Roi!

Zacharie, porte-parole de Dieu, appelle le peuple croyant à être encouragé en regardant plus loin vers le futur, un futur contrôlé et transformé par le règne du Roi Messie. Les chrétiens d’aujourd’hui continuent de regarder eux aussi en avant vers leur glorieux futur qui sera transformé par Jésus-Christ lors de sa deuxième venue. Nous attendons son retour. Nous regardons vers la fin du péché et de la souffrance. Nous regardons vers notre maison éternelle. Nous regardons vers ce grand jour où nous serons avec le Seigneur pour toujours. Tout cela est très encourageant!

La peur du futur pourrait nous paralyser. Mais plutôt que de permettre au futur et à nos pensées du futur de nous agripper et de nous étouffer, faisons monter vers le ciel des « Hosanna », comme le peuple a fait lorsque Jésus est entré à Jérusalem. « Hosanna » veut dire « sauve, nous t’en prions! »

Hosanna est une prière invoquant l’action salvatrice de Dieu. C’est la prière de celui qui se sait et se sent en besoin du salut. C’est la prière qu’on adresse au Roi Messie que Dieu nous a envoyé pour nous sauver. Hosanna! Sauve-nous! Quelle prière importante! Heureux ceux qui prient ainsi! Sois transportée d’allégresse! Lance des clameurs! Voici ton Roi, il vient à toi; il est juste et victorieux, il est humble et pacifique! Le salut ne se trouve en aucun autre. Amen!

Pour poursuivre la méditation

1. Lecture : Zacharie 9.9; Matthieu 21.1-7. Quel changement dans son mode de transport Jésus opère-t-il à l’approche de Jérusalem? Pourquoi fait-il cela? Que veut-il enseigner par ce moyen?

2. Lecture : Matthieu 21.4-5. Qu’est-ce que Matthieu nous indique au sujet de la signification des actions de Jésus?

3. Lecture : Matthieu 21.8-11. Quelle est la réaction de la foule à l’arrivée de Jésus? Quels gestes pose-t-elle? Quelles paroles dit-elle? Pourquoi?

4. Lecture : Matthieu 21.1-7. Comment pensez-vous que les apôtres se sentaient en voyant la foule accueillir Jésus de cette manière? Comment accueillez-vous Jésus? Comment expliquer que quelques jours plus tard à peine la foule criera « Crucifie-le! »?

5. Lecture : Zacharie 9.9. En quoi la venue du Roi juste et victorieux contraste-t-elle avec les rois précédents en Israël? Qu’est-ce qu’il y avait de spécialement réjouissant dans cette annonce?

6. Lecture : Zacharie 9.9. Comment l’humilité et la nature pacifique de ce Roi sont-elles une source de grand encouragement pour nous? Comment l’Église doit-elle s’inspirer de son Roi dans la proclamation de l’Évangile?