1. Faire face à l’avenir
2. Les fondements
3. Le grand divorce

Quand on est jeune, on n’a vraiment aucune idée…

Lorsque nous sommes jeunes et à l’aube de tant de décisions importantes pour notre vie, nous sommes remplis de ce mélange fou de courage, de confiance en soi, d’idéalisme et de naïveté.

Prenons par exemple le fait d’avoir des enfants : Ma femme et moi savions-nous ce qu’il fallait faire de cet être humain de trois kilos que nous avons ramené de l’hôpital? Où était le mode d’emploi? Comment pouvions-nous apprendre à cet enfant à connaître, aimer et servir le Seigneur?

Le mariage est un autre exemple d’engagement considérable que j’ai pris il y a longtemps. Un beau jour de l’été 2001, Rebecca et moi nous sommes engagés l’un envers l’autre. J’ai promis de l’aimer et de la guider, de prendre soin d’elle et de vivre avec elle dans la sainteté. Elle a promis de m’aimer et de m’obéir, de m’assister et de vivre avec moi dans la sainteté.

Puis, vers la fin de ces vœux de mariage¹, nous avons tous deux accepté de faire toutes ces choses importantes « aussi longtemps que nous vivrons tous les deux ».

Avions-nous vraiment réfléchi à cette phrase, à ce qu’elle signifiait réellement?

Nous savions, bien sûr, que le mariage est pour la vie, que Dieu l’a conçu comme un lien permanent entre nous. Mais que savions-nous de toutes les implications pour les années à venir? Nous étions jeunes, confiants, idéalistes, naïfs.

1. Faire face à l’avenir⤒🔗

Peut-être que je suis le seul à avoir fait ces choses sans bien comprendre ce que cela signifiait. Ou peut-être pas. Si vous êtes mariés, un beau jour, il y a dix ou quarante ans, vous vous êtes également engagés l’un envers l’autre, en disant que vous seriez un mari ou une femme fidèle, « aussi longtemps que vous vivrez tous les deux ».

C’est une promesse que nous faisons à un moment donné, mais nous devons ensuite honorer cet engagement chaque jour, pour le reste de notre vie. Lorsque tous les invités sont rentrés chez eux, vous et votre conjoint devez vivre avec les implications de ce que vous avez promis pendant peut-être les 50 prochaines années.

Il est peut-être bon que nous ne sachions pas vraiment à quoi nous nous engageons lorsque nous nous marions. Lorsque nous réfléchissons trop, nous nous inquiétons de toutes les conséquences et de tous les désastres possibles. C’est pour une bonne raison que Jésus nous dit dans Matthieu 6 de ne pas nous inquiéter. C’est donc la miséricorde de Dieu qui fait que nous avons le courage de prendre des engagements qui changent notre vie, comme le mariage ou la paternité.

2. Les fondements←⤒🔗

Comment devrions-nous considérer notre mariage comme un engagement à vie devant Dieu? Nous connaissons bien l’institution du mariage : « C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair » (Gn 2.24). Parfois, un texte comme celui-ci nous est tellement familier que certains détails essentiels, pourtant évidents, nous échappent.

Détail évident n^o 1 : le mariage est établi dans Genèse 2, et la chute causée par le péché a lieu dans Genèse 3. En d’autres termes, le mariage faisait partie de l’intention parfaite de Dieu pour ce monde, avant toute la ruine et la misère qui ont résulté de notre rébellion.

Détail évident n^o 2 : Cela signifie que l’homme et la femme ont toujours été destinés à faire leurs délices l’un de l’autre pour toujours. À cause du péché, il y a des ruptures, des divorces et des décès qui mettent fin à nos mariages ou le mettent à mal. Cependant, l’intention de Dieu était que le mariage soit sans fin. Adam et Ève devaient mener une seule vie ensemble, pleinement partagée, demeurant dans la présence de Dieu pour toujours alors qu’ils repoussaient les limites du magnifique jardin dans le monde entier.

3. Le grand divorce←⤒🔗

Cependant, Genèse 3 suit Genèse 2 et il est frappant de constater que la rupture de la relation est étroitement liée à ce qui se passe lors de la chute. La femme est tentée par le serpent, mais l’homme, qui semble se tenir là, ne dit rien.

Puis, lorsque le péché envahit le monde, la récrimination est immédiate : l’homme accuse la femme, la femme accuse le serpent et l’Éternel, et ainsi de suite.

Cette hostilité relationnelle est à la base de la vie sur terre. À la suite de ce premier péché, Dieu dit que la femme désirera son mari — c’est-à-dire qu’elle voudra contester et défier son autorité — et qu’il dominera sur elle (Gn 3.16).

Voici donc la véritable raison de nos promesses non tenues, de nos disputes, de nos ressentiments, de nos séparations, de nos divorces et de toutes sortes de tragédies conjugales : nous sommes livrés à la misère du péché. La permanence du mariage apparaît soudain comme une vaine espérance.

Faute d’être en paix avec Dieu, nous avons tôt fait de saboter la paix que nous désirons l’un avec l’autre. Une étude récente a montré que le mariage moyen dans ce pays dure 12,2 ans. Si vous êtes marié depuis plus longtemps que cela, prenez un moment pour remercier Dieu pour sa grâce. Ce n’est pas grâce à vos efforts ou à votre détermination, mais grâce à sa fidélité.

En effet, Dieu est bienveillant. Il n’a pas abandonné le mariage. J’aime la façon dont Jésus rappelle aux pharisiens l’intention bonne et permanente de Dieu pour le mariage. Ils l’interrogeaient sur la légalité du divorce. Et Jésus, plutôt que de se laisser entraîner dans un débat juridique, répond en les ramenant au commencement : « C’est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes; au commencement, il n’en était pas ainsi » (Mt 19.8).

Le mariage n’a jamais été destiné à être rompu, déchiré par notre péché et notre dureté de cœur.

Et pourtant, c’est dans cet état que nous nous trouvons. Nous vivons dans un monde qui se situe après la chute, une réalité qui affecte tout ce que nous faisons, y compris le mariage. Il s’agit de l’union de deux personnes qui s’aiment beaucoup, mais qui ont toutes deux un problème très grave et chronique : le péché.

Le mariage signifie que deux « moi » égoïstes doivent commencer à apprendre à penser comme un « nous » unifié. Ils cherchent à construire une nouvelle vie ensemble.

Et c’est un travail difficile! Sommes-nous prêts à faire ce travail?

Nous y reviendrons dans un autre article intitulé Vers le bonheur éternel.

Note