Cette prédication sur Jean 16.1-4 a pour sujet la haine du monde envers l'Église et la persécution des chrétiens annoncée par Jésus pour notre protection, pour montrer notre identité et nous rappeler qu'il est notre Gardien protecteur.

 

Source: La paix du Christ au milieu de la tempête - Série de prédications sur Jean 13 à 17. 6 pages.

Jean 16 - Jésus a prédit que nous allions souffrir à cause de lui pour révéler qu’il est notre Gardien protecteur

« Je vous ai parlé ainsi, pour que vous ne soyez pas scandalisés. Ils vous excluront des synagogues; et même, l’heure vient où quiconque vous fera mourir pensera offrir un culte à Dieu. Et ils feront cela, parce qu’ils n’ont connu ni le Père ni moi. Je vous ai parlé ainsi, pour que l’heure venue, vous vous souveniez que je vous l’ai dit. Je ne vous l’ai pas dit dès le commencement, parce que j’étais avec vous. »

Jean 16.1-4

Bien-aimés du Seigneur Jésus-Christ,

Que dire à des gens qui ne sont pas chrétiens pour les attirer à Jésus-Christ? Nous leur dirons ce qui est cher à nos cœurs. Nous leur partagerons ce que nous avons de plus précieux. Nous voulons communiquer l’Évangile à ceux qui n’ont pas ce privilège de connaître Jésus-Christ.

L’entretien de Jésus avec ses disciples dans la chambre haute contient des trésors chers à nos cœurs. D’abord, Jésus a pour nous des consolations profondes. « Que votre cœur ne se trouble pas. Croyez en Dieu, croyez aussi en moi » (Jn 14.1). « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix » (Jn 14.27). C’est le thème de tout cet entretien : La paix du Christ au milieu de la tempête. D’où vient cette paix? Du Christ mort sur la croix pour nos péchés afin de nous ramener au Père. Du Saint-Esprit Consolateur donné pour être toujours avec nous. N’est-ce pas une parole remplie de consolation pour nos cœurs troublés? N’est-ce pas un message formidable à proclamer aux autres, en particulier en ce temps de crise?

Ensuite, Jésus a pour nous des exhortations stimulantes. Je résume Jean 15 : « Je suis la vigne, vous êtes les branches. Demeurez en moi afin de porter beaucoup de fruit. Demeurez dans mon amour. Voici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » Voilà une autre parole chère à nos cœurs. Cette parole ne devrait-elle pas être attirante pour les non-chrétiens?

Puis, dans cet entretien, Jésus a pour nous des prédictions fascinantes qui se résument ainsi : « Après ma mort, je ressusciterai, je retournerai vers mon Père, je monterai dans ma gloire, je vous donnerai le Saint-Esprit qui sera toujours avec vous, je vous enverrai vers les nations et vous ferez des œuvres plus grandes que moi, et un jour je reviendrai vous prendre avec moi. » C’est vraiment un message plein de joie et d’espérance, cher à nos cœurs. N’est-ce pas une bonne nouvelle à faire connaître, une nouvelle qui devrait attirer nos voisins à Jésus-Christ?

Et puis, à la fin du chapitre 15, Jésus fait une autre prédiction. Ici, par contre, le ton change radicalement. C’est une prédiction douloureuse. Jésus annonce : « Si le monde aura de la haine pour vous, sachez qu’il m’a haï avant vous » (Jn 15.18). « S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi » (Jn 15.20). « L’heure vient où quiconque vous fera mourir pensera offrir un culte à Dieu » (Jn 16.2). Oups, voilà qui est beaucoup moins attirant. Pour le dire franchement, ces paroles du Seigneur sont un dur coup pour le « marketing de l’Évangile ». Combien d’évangélistes ont le courage d’annoncer à leurs auditeurs : « Mes amis, venez à Jésus-Christ, et ce sera la persécution garantie »? Pas très attirant, il faut le reconnaître. Peut-être serons-nous tentés nous-mêmes de taire cette parole afin d’éviter de faire fuir les gens…

Si c’est le cas, si nous avons honte de cette parole du Seigneur, c’est peut-être parce que nous avons de la difficulté à l’accepter pour nos propres vies. Elle n’est peut-être pas aussi chère à nos cœurs que les autres paroles de consolation, d’exhortation et de prédiction. Et pourtant, cette prédiction douloureuse nous est donnée pour notre bien. Jésus a prédit que nous allions souffrir à cause de lui pour révéler qu’il est notre Gardien protecteur. Pourquoi cette prédiction? Pour trois raisons :

1. Pour nous protéger🔗

« Je vous ai parlé ainsi pour que vous ne soyez pas scandalisés » (Jn 16.1). Être scandalisé signifie tomber, trébucher. Un « scandalon » en grec, c’est un piège, un obstacle, une racine au travers du sentier qui nous fait trébucher. Un « scandalon », c’est une occasion de chute, une circonstance scandaleuse qui nous fait pécher. Jésus, dans sa grande bonté, nous dit cette parole pour nous empêcher de tomber. Il est notre Gardien protecteur qui nous garde par sa Parole, même si sa Parole n’est pas toujours plaisante à nos oreilles.

« Je vous ai parlé ainsi… » De quoi nous a-t-il parlé? De deux choses. D’abord, il a dit : le monde a de la haine pour vous.

« Parce que vous n’êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela, le monde a de la haine pour vous. Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite : Le serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi » (Jn 15.19-20).

C’est très clair. Jésus a prédit haine, hostilité, persécution contre ses apôtres et contre son Église.

« Ils vous excluront des synagogues; et même l’heure vient où quiconque vous fera mourir pensera offrir un culte à Dieu » (Jn 16.2). Cette haine du monde se manifestera même depuis l’intérieur. Elle viendra d’Israël qui fera mettre à mort son Messie et qui ensuite procédera à l’excommunication des disciples et fera tuer certains d’entre eux.

Être excommunié par des hommes censés parler au nom de Dieu est un drame déchirant. Luther a vécu cette souffrance. On s’imagine Luther comme un solide gaillard. Pourtant, Luther a été bouleversé au plus profond de son âme quand il a été excommunié par son Église.

Quoi de pire que d’être mis à mort par des gens religieux qui pensent servir Dieu? Saul de Tarse approuva le meurtre d’Étienne en pensant servir Dieu. Encore aujourd’hui, des gens très religieux massacrent des chrétiens au nom de leur dieu.

Une parole protectrice, mais pourquoi? Pour que les disciples sachent d’avance. Pour que nous soyons préparés. Quand la persécution est venue, les premiers chrétiens n’ont pas dit : « Ah! Mais qu’est-ce qui nous arrive? Nous pensions qu’en devenant chrétiens, tout irait bien. » Mais non. Ils n’ont pas été surpris, ils savaient que des temps difficiles viendraient, et donc, ils n’ont pas abandonné la foi quand cela s’est produit. Aujourd’hui, la haine du monde est toujours là. Dans notre pays, nous ne sommes pas aussi durement persécutés qu’à bien des endroits, où beaucoup de chrétiens le sont, probablement plus que jamais auparavant. Nous vivons pourtant bien des oppositions. Ne soyons pas surpris de la chose, et si la situation devient plus intense dans notre pays, ne soyons pas surpris non plus. Jésus l’a prédit!

Comme il est désolant d’entendre certains prédicateurs nous dire : « Croyez en Jésus et tout ira bien. Vous deviendrez riches et prospères. Votre personnalité s’épanouira. » Si on pense de cette façon, que fera-t-on devant l’épreuve? Un « scandalon », une racine au travers du sentier nous fera trébucher. Jésus l’a dit dans la parabole du semeur. Certains reçoivent la parole avec joie et enthousiasme, mais n’ont pas de racine. Dès que survient l’épreuve ou la persécution, ils y trouvent une occasion de chute, ils abandonnent (Mc 4.16-17).

« Je vous ai parlé ainsi… » Parlé de quoi? Il nous a parlé aussi de la promesse du Saint-Esprit. « Quand sera venu le Consolateur que je vous enverrai de la part du Père, l’Esprit de vérité qui provient du Père, il rendra témoignage de moi » (Jn 15.26). Dans tout cet entretien, Jésus souligne à répétition cette promesse. « Vous ne serez pas tout seuls, je serai avec vous par mon Esprit Consolateur. » Jésus ne dit pas : « Des persécutions s’en viennent, préparez-vous à les affronter tout seuls comme des grands. » Non! « Le monde aura de la haine pour vous, et moi je serai avec vous par mon Esprit, pour vous consoler, vous fortifier, vous conduire. Je vous garderai à travers les épreuves, par ma Parole et par mon Esprit. » Oui, il est notre Gardien protecteur!

Deuxièmement, Jésus a prédit des temps difficiles :

2. Pour mettre en évidence l’identité de chacun🔗

« Et ils feront cela, parce qu’ils n’ont pas connu ni le Père ni moi » (Jn 16.3). Pourquoi les persécutions? Pourquoi la haine du monde? Parce qu’ils n’ont pas connu ni le Père ni moi. C’est l’identité profonde de ce monde. Il faut le savoir. Quand vient la persécution, cette identité est mise en évidence. Elle vient au grand jour, mais il faut le savoir d’avance.

Bien sûr, toute l’humanité connaît Dieu par sa révélation générale dans la création et dans la conscience. Toutefois, ils n’ont pas connu Dieu de façon intime, dans l’amour et la communion.

N’est-ce pas ironique? Ceux qui ont de la haine pour l’Église pensent parfois servir Dieu, mais c’est un dieu de leur imagination, c’est une idole. Ils n’ont pas connu le vrai Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit. N’est-ce pas contradictoire? Les hommes détestent Dieu, mais ne connaissent pas Dieu. Richard Dawkins, par exemple, un biologiste athée confessant convaincu, affirme haut et fort que Dieu n’existe pas. En même temps, il déteste Dieu d’une haine profonde et hargneuse. Comment détester quelqu’un qui n’existe pas? C’est absurde.

Les croyants qui sont la cible de cette haine irrationnelle, au contraire, connaissent Dieu le Père, par le Fils, dans l’Esprit. Jésus vient de l’expliquer : « Parce que vous n’êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela, le monde a de la haine pour vous » (Jn 15.19). « Mais tout cela, ils vous le feront à cause de mon nom » (Jn 15.21). Quand la haine du monde se manifeste par la persécution, non seulement l’identité du monde est-elle mise en évidence, mais notre propre identité de chrétiens est également mise en évidence. La persécution des chrétiens prouve que le monde ne connaît ni le Père ni le Fils. Elle prouve en même temps que nous connaissons et le Père et le Fils. Alors, pour cette raison, nous devrions chérir cette parole, même si elle est douloureuse, nous devrions même chérir cette réalité douloureuse quand elle vient.

Oh non! Nous ne sommes pas masochistes. Nous ne cherchons pas la souffrance pour la souffrance. Toutefois, comme dit l’apôtre Paul aux Philippiens : « Il vous a été fait la grâce non seulement de croire en Christ, mais encore de souffrir pour lui » (Ph 1.29). C’est un cadeau de Dieu de souffrir pour Jésus-Christ. Peut-être que cette dimension nous échappe, nous qui vivons confortablement dans la ouate et qui subissons, somme toute, très peu de souffrances à cause du beau nom de Jésus. Oh, bien sûr, nous souffrons de l’indifférence, de la moquerie, de l’exclusion de certaines sphères sociales. Et si la tendance se maintient… les hostilités risquent d’aller en augmentant. Mais quand même, c’est peu de choses comparées aux souffrances de nos frères et sœurs dans de nombreux autres pays.

Alors, recevons cette prédiction douloureuse comme étant précieuse. Une parole qui vient de notre Gardien protecteur pour notre bien et pour sa gloire. Oui, nous connaissons intimement le Père, par son Fils, dans l’Esprit. C’est notre identité! Il nous aime, il nous a aimés le premier par ses souffrances et à la croix. Nous l’aimons en retour. Nous le déclarons sans honte. Oui, j’appartiens corps et âme à Jésus-Christ. Nous le confessons joyeusement devant le monde, peu importe les représailles que nous risquons de subir à cause de ce beau nom. Et quand viennent les représailles, soyons réconfortés! Ces représailles mettent en évidence notre identité profonde, diamétralement opposée à l’identité du monde sans Dieu. Nous avons, à cet égard, peut-être des choses à apprendre de nos frères durement persécutés.

Troisième et dernière raison de cette prédiction :

3. Pour nous souvenir de lui🔗

Il est parfois préférable de ne pas savoir d’avance ce qui va se produire. Je suis très reconnaissant au Seigneur qu’il ne nous révèle pas d’avance toutes nos souffrances futures. Chaque jour suffit sa peine, chaque jour vient avec la grâce dont nous avons besoin pour la journée. Alors, pourquoi le Seigneur a-t-il prédit aux disciples qu’ils allaient souffrir la persécution? Il nous donne la raison au verset 4 : « Pour que vous vous souveniez que je vous l’ai dit. »

Quand la persécution est venue, les disciples se sont souvenus des paroles du Seigneur. Ils n’ont pas dit : « Ah zut, Jésus le savait. » Non, leur réaction ressemblait plutôt à ceci : C’est formidable, le Seigneur Jésus sait tout. Il est vraiment Dieu. Sa prédiction douloureuse s’est réalisée. Alors certainement, toutes ses autres paroles se réaliseront. Ses consolations, ses exhortations, ses autres prédictions sont toutes vraies! Il a prédit ses souffrances et sa mort pour notre salut. Il a prédit sa résurrection, sa montée au ciel, le don du Saint-Esprit, l’envoi des disciples dans le monde et son retour glorieux. Toutes ses paroles sont vraies!

Commençons-nous à comprendre, chers frères et sœurs? Quand l’hostilité du monde s’installe, il ne faut pas que cela nous décourage. Au contraire! La haine du monde devrait nous encourager! L’occasion nous est alors donnée de nous souvenir de notre merveilleux Sauveur. L’occasion nous est donnée de dépendre entièrement de lui.

Voyez la fin du verset 4 : « Je ne vous l’ai pas dit dès le commencement, parce que j’étais avec vous. » Qu’est-ce que cela veut dire? Est-ce que, pendant trois ans, Jésus aurait caché à ses disciples qu’ils auraient à souffrir à cause de lui? Est-ce que Jésus voulait les tromper, les bercer d’illusions pour s’assurer qu’ils le suivent? Non, pas du tout. Jésus a été très clair dès le début, sans chercher à cacher quoi que ce soit. Dès le départ, il a dit : « Pour être mon disciple, vous devez renoncer à vous-mêmes, porter votre croix, me suivre partout et souffrir à cause de moi. »

Alors, que signifie cette parole au verset 4? Dans le contexte, elle signifie que Jésus apporte maintenant des précisions. Il leur donne plus de détail sur la haine du monde et sur la façon dont cette haine se manifestera. « Ils vous excluront des synagogues; et même, l’heure vient où quiconque vous fera mourir pensera offrir un culte à Dieu » (Jn 16.2). L’heure vient, alors Jésus se doit d’être plus spécifique.

Pensez à des parents avec leurs enfants. Dès qu’ils sont tout petits, les parents commencent à préparer leurs enfants à la vie adulte, sans tout leur dire. À mesure que les enfants grandissent, les parents continuent de les préparer. Les enfants vivent en sécurité, bien protégés à la maison, et commencent à se préparer à la vie adulte, sans avoir besoin de tout porter sur leurs épaules. Et puis, à l’adolescence, on aime encore beaucoup la sécurité de la maison, mais on commence à vouloir explorer le monde et prendre son envol. Tôt ou tard, il faudra quitter le nid douillet, partir à l’aventure et affronter tout seul les dangers. Il faudra bien devenir adulte.

Ici, les disciples sont sur le point de devenir adultes. « L’heure vient… », dit Jésus. Pourquoi l’heure vient-elle pour eux? Parce que l’heure vient d’abord pour Jésus. L’heure vient pour lui de mourir sur la croix pour notre salut. L’heure vient pour lui de remonter au ciel vers le Père. L’heure vient de déverser son Esprit sur son Église. Jusqu’à maintenant, les disciples étaient protégés, sous les ailes du bon Berger qui a pris soin d’eux directement pendant trois ans. C’est lui qui encaissait les coups à leur place. C’est lui qui a encaissé les coups les plus durs sur la croix à notre place. Mais ensuite, une fois au ciel dans sa gloire, Jésus n’allait plus être là physiquement pour les protéger et les dorloter. C’est eux qui allaient devoir faire face aux dangers, comme des adultes. C’est eux qui allaient devoir encaisser les coups à cause de son nom.

Mais voyez-vous, chers frères et sœurs, ce qui est extraordinaire, c’est qu’ils n’ont jamais eu besoin de quitter la maison. Ils sont toujours restés sous la protection du bon Berger. Leur Gardien protecteur et notre Gardien protecteur est toujours là, par sa Parole et par son Esprit Saint Consolateur. « Je ne vous laisserai pas tout seuls. » C’est comme si nous pouvions vivre le meilleur des deux mondes : à la fois devenir adultes, acquérir notre autonomie, assumer pleinement nos responsabilités, aller jusqu’aux extrémités de la terre annoncer l’Évangile aux nations, avec tous les dangers que cela comporte, et en même temps pleinement profiter de la chaleur de la maison paternelle, de la communion avec Dieu et des ailes protectrices du bon Berger. Le meilleur des deux mondes!

Oui, quand viendront les représailles, ce qui est merveilleux, c’est qu’il sera encore avec nous par son Esprit et sa Parole pour nous protéger, nous garder, nous guider, nous consoler, nous solidifier. Il ne nous abandonnera jamais. Il nous l’a promis! Quand les coups durs viendront, souvenons-nous de lui, souvenons-nous de sa Parole, souvenons-nous de ses souffrances pour nous, pour notre salut, souvenons-nous de son amour indéfectible. Rien ne pourra jamais nous séparer de son amour. Il est pour toujours notre Gardien protecteur. Amen.