Cet article a pour sujet l'attention portée par la société aux aînés et aux vulnérables durant la pandémie. On reconnaît la valeur de la vie et l'importance de prendre soin des autres, et non de les tuer. Les coeurs peuvent aussi changer au sujet de l'avortement et de l'euthanasie.

Source: ARPA Canada. 3 pages. Traduit par Claire Bédard

La société s’éveille à ce que signifie penser aux autres

  1. Reconnaître la valeur de la vie
  2. Prendre soin, et non pas tuer

Il y a quelques semaines à peine, nous vous avons fait part de nos graves préoccupations concernant le projet de loi C-7, un projet de loi introduit pour élargir l’offre de l’euthanasie à ceux dont la mort n’est pas raisonnablement prévisible. Ce projet de loi rendrait encore plus de Canadiens admissibles, et donc vulnérables à l’euthanasie. Heureusement, le Parlement ayant été temporairement suspendu en raison de la COVID-19, ce projet de loi a également été mis en attente.

Au cours de cette période d’attente, les événements qui se sont déroulés autour de nous ont été stupéfiants quand on pense au changement de discours et de comportement que l’on observe envers les plus vulnérables. Lorsque des hordes de jeunes en Floride n’ont tenu aucun compte des recommandations de distanciation sociale et qu’ils ont fait la fête pendant leur congé du printemps, la réaction en ligne a été immédiate et sans équivoque : Rentrez chez vous! Pensez aux autres! Les professionnels de la santé continuent à publier des messages et des images demandant aux Canadiens de penser à eux, en restant à la maison, afin qu’ils ne soient pas submergés de patients. Les Canadiens ont répondu avec amour, appréciation et applaudissements1.

1. Reconnaître la valeur de la vie🔗

Un journaliste du Global News a déclaré que ce virus « semble faire ressortir le pire chez une minorité de personnes, alors que d’autres font preuve de générosité et mettent en pratique la distanciation sociale2 ». N’est-il pas intéressant qu’ils qualifient le fait de ne penser qu’à soi-même, éventuellement aux dépens des personnes vulnérables, du « pire chez les gens »? Le mouvement pro-vie, que ce soit en matière d’avortement ou d’euthanasie, a toujours fait valoir ce point : lorsqu’il s’agit de la vie des autres, nous avons une responsabilité en tant que société. Toutes les vies ont une valeur, et ceux qui sont plus vulnérables ont besoin de plus de protection3.

La grande majorité des personnes qui meurent de la COVID-19 sont des personnes âgées, qui avaient un problème de santé préexistant. La plupart des Canadiens n’entrent pas dans cette catégorie, mais la plupart connaissent des personnes qui en font partie. Cela devient rapidement personnel. Alors, nous passons à l’action. Nous fermons les écoles, les magasins et les églises. Nous restons à la maison autant que possible. Nous apportons des provisions à nos proches qui sont âgés, handicapés ou immunodéficients afin qu’ils puissent éviter d’être exposés au virus. Nous voulons nous protéger et protéger les autres. Ce ne sont pas seulement les chrétiens qui suivent les recommandations radicales du gouvernement, mais la majorité des Canadiens. La réponse à la COVID-19 contredit l’idée que l’autonomie individuelle l’emporte sur le bien commun.

2. Prendre soin, et non pas tuer🔗

Le souci que cela démontre à l’égard de nos prochains vulnérables est encourageant. Bien que plusieurs des précautions prises soient sans doute motivées par la peur, il y a aussi un élément d’amour pour le prochain qui entre en compte, alors que les Canadiens acceptent de se soumettre aux restrictions comportementales et se tiennent à l’écart de leurs amis et parents âgés ou immunodéficients. Cet élément de souci désintéressé pour les autres nous permet de croire que les cœurs et les esprits peuvent être changés au regard de questions telles que l’avortement et l’euthanasie.

Lorsque la fragilité et la valeur de la vie sont mises en évidence sur le plan personnel, les gens sont prêts à accepter des mesures drastiques pour protéger la vie. Si un virus imprévu peut si rapidement réorienter notre vie, peut-être qu’une grossesse non planifiée pourrait en faire autant, et que nous pourrions nous adapter sans tuer. Si le fait d’être âgé ou handicapé signifie que davantage de voisins viennent cogner à notre porte pour nous demander si nous avons besoin de faire des courses, et que des voisins sont prêts à rester à la maison pour nous protéger, cela pourrait signifier que nous pourrions croire à la valeur de notre vie si nous en venions à considérer l’euthanasie.

Nous ne répondons pas aux cas confirmés de COVID-19 en tuant les patients, car tuer n’est pas un soin de santé. Nos travailleurs de la santé qui sont en première ligne font tout ce qu’ils peuvent pour sauver des vies, et ils nous demandent de les aider en renonçant à certaines de nos libertés personnelles au nom du plus grand bien qui consiste à aimer notre prochain. Une fois cette période de restriction terminée, ce travail se poursuivra. Prions pour que les restrictions actuelles conduisent à la réflexion, que les cœurs soient rendus plus réceptifs au message qui consiste à dire que nous devons nous soucier des autres et non les tuer. Prions pour que des oreilles soient ouvertes à l’appel à considérer les autres comme étant plus importants que nous-mêmes.

« S’il y a donc quelque consolation en Christ, s’il y a quelque encouragement dans l’amour, s’il y a quelque communion de l’Esprit, s’il y a quelque compassion et quelque miséricorde, mettez le comble à ma joie afin d’avoir une même pensée; ayez un même amour, une même âme, une seule pensée; ne faites rien par rivalité ou par vaine gloire, mais dans l’humilité, estimez les autres supérieurs à vous-mêmes. Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres » (Ph 2.1-4).

Notes

1. Jonathan Hayward, With a crash and a bang, B.C. residents applaud health-care workers [Avec bruit et fracas, les habitants de la Colombie-Britannique applaudissent les travailleurs de la santé], 25 mars 2020.

2. Josh K. Elliott, COVIDIOTS: New name for shaming ignorant, selfish coronavirus reactions [COVIDIOTS : Un nouveau nom pour faire honte aux réactions égoïstes et ignorantes face au coronavirus], 23 mars 2020.

3. NDT Dans le point de presse du 6 avril 2020 du gouvernement du Québec (voir la vidéo entre 22 minutes 20 secondes et 22 minutes 50 secondes), le Dr Horacio Arruda, directeur national de santé publique, tenait ces propos au sujet de nos aînés : « Dans nos valeurs québécoises, nos aînés qui ont bâti notre pays ont autant d’importance que les plus jeunes. […] Au Québec, la valeur de la santé, la santé même d’une personne qui est en phase terminale ou qui va vivre encore seulement deux ans, est aussi importante que celle des autres. Et donc, on a décidé de le faire comme ça [c’est-à-dire prendre des mesures pour protéger le plus possible nos aînés du coronavirus]. »