Éphésiens 6 - Le plan de Dieu pour l'éducation des enfants
Éphésiens 6 - Le plan de Dieu pour l'éducation des enfants
« Et vous, pères, n’irritez pas vos enfants, mais élevez-les en les corrigeant et en les avertissant selon le Seigneur. »
Éphésiens 6.4
- Qui est responsable de l’éducation des enfants?
- La mauvaise façon d’élever nos enfants
- La bonne façon d’élever les enfants
Avoir des enfants peut aider un mari et sa femme à se sentir plus près l’un de l’autre. Ensemble, ils partagent la joie d’être parents et goûtent à la détente que seuls les enfants, souvent si drôles, peuvent procurer. Cependant, les enfants peuvent aussi être à la source d’un fossé qui se creuse entre les parents, qui ne font alors que s’éloigner toujours davantage l’un de l’autre et finissent par n’être plus que des gardiens d’enfants professionnels. Une fois les enfants partis de la maison, il ne reste plus grand-chose entre l’homme et sa femme. Comment préserver notre mariage tout en préservant nos enfants et en les élevant comme il convient? Le père et la mère doivent partager une même perspective sur la façon d’élever les enfants. Comment acquérir une telle perspective? Certainement pas en nous précipitant vers la section des livres « aux mille trucs » ou la section des livres adressés aux parents à la librairie locale.
Nous devons aller vers celui qui nous a donné nos enfants, vers celui qui nous explique pourquoi ils sont ici avec nous et qui nous dit comment nous devons agir envers eux maintenant. En Éphésiens 6.4, Paul révèle le plan de Dieu pour l’éducation des enfants : « Et vous, pères, n’irritez pas vos enfants, mais élevez-les en les corrigeant et en les avertissant selon le Seigneur. »
1. Qui est responsable de l’éducation des enfants?⤒🔗
Le commandement d’Éphésiens 6.4 s’adresse aux « pères ». Mais pourquoi s’adresse-t-il uniquement aux pères? Notre expérience ne nous dit-elle pas que c’est généralement la mère qui s’occupe davantage de l’éducation des enfants?
La réponse n’est pas si difficile à trouver lorsque nous nous rappelons du contexte. Juste quelques versets auparavant, Éphésiens 5 déclare que Dieu a établi le mari comme chef de sa maison. Tout comme Dieu dirige l’univers, de même le mari dirige sa famille, pour le bien de chaque membre de sa famille ainsi que pour la gloire de Dieu et de son Royaume. C’est pourquoi c’est le père qui, en raison du fait qu’il est chef de famille, reçoit le commandement d’obéir au plan de Dieu pour l’éducation des enfants.
Le contenu même du commandement est peut-être une autre raison pour laquelle le Seigneur adresse ce commandement aux pères. Les pères sont plus enclins à provoquer la colère de leurs enfants. Des deux parents, les mères sont généralement plus douces et plus aimables. Les pères sont aussi plus enclins à négliger leur responsabilité d’élever leurs enfants en les corrigeant et en les avertissant selon le Seigneur. Il est triste de constater que les mères sont parfois la seule source d’éducation chrétienne dans la vie d’un enfant.
Il est essentiel de bien saisir que les mères ont elles aussi un rôle à jouer. Le cinquième commandement exige que nous honorions notre père et notre mère. Le Proverbe 1.8 nous demande d’écouter l’instruction de notre père et de ne pas rejeter l’enseignement de notre mère. Les pères qui sont de bons chefs de famille savent déléguer des responsabilités. Ils les délèguent, mais ils ne s’en déchargent pas.
Dieu dit que l’éducation des enfants n’est pas seulement « le travail des femmes ». C’est aux pères qu’il adresse son commandement. C’est le père qui est chef d’équipe et son épouse est son assistante en qui il met sa confiance. Les pères doivent cependant passer du temps avec leurs enfants eux aussi, en particulier pour les instruire dans les voies d’une vie consacrée à Dieu. Ce sont les pères qui doivent guider leurs enfants dans l’étude de la Parole de Dieu et dans l’apprentissage de la prière. Un père sage fait appel à la compagne avec laquelle Dieu l’a béni pour l’aider à accomplir cette tâche; elle peut être une aide précieuse. Cependant, c’est le père qui est chef de sa famille selon l’alliance établie par Dieu. Il est le roi de sa famille. Il est aussi le prophète et le prêtre de son foyer. Il est l’enseignant principal et celui qui doit s’assurer que la famille adore le Seigneur de la manière dont il nous l’a commandée.
Pères, prenons-nous ce principe au sérieux? Nous assurons-nous que les membres de notre famille lisent les Écritures? Nous assurons-nous que notre famille prie ensemble et que chaque membre de notre famille apprend aussi à prier en privé? Qu’ils n’apprennent pas seulement des prières mémorisées, comme lorsqu’on débute, mais des prières qui viennent du cœur? Sommes-nous un modèle pour notre famille dans ce domaine et enseignons-nous à notre famille comment faire? Encourageons-nous les membres de notre famille à améliorer leur relation avec le Seigneur, avec les autres membres de la famille, avec leurs amis et avec leurs collègues de travail? Leur enseignons-nous comment le faire? La tâche de père est bien plus grande et importante que le simple fait d’engendrer un enfant.
Quels principes un père doit-il suivre et comment doit-il les mettre en pratique? Nous considérerons premièrement ce que Dieu nous dit de ne pas faire et nous verrons ensuite ce qu’il convient de faire.
2. La mauvaise façon d’élever nos enfants←⤒🔗
« N’irritez pas vos enfants. » Irriter, c’est essayer de faire fâcher quelqu’un. « Irriter vos enfants » signifie traiter les enfants de telle sorte qu’ils répondront normalement par la colère, une colère probablement même souhaitée par le parent et à laquelle il s’attend. Pourquoi un père (ou une mère) traiterait-il (elle) son enfant ainsi? Cette méthode d’éducation des enfants ne peut que produire un profond ressentiment dans le cœur de l’enfant. Colossiens 3.21 nous dit même que les enfants deviendront alors découragés.
Comment, en tant que parents, pouvons-nous nous rendre coupables d’élever nos enfants en les irritant? Si nous parvenons à identifier nos manquements dans ce domaine, il devient alors possible de nous repentir et de chercher à éviter de répéter ces péchés. Au lieu d’irriter nos enfants, nous devons plutôt chercher à les élever de façon à honorer Dieu, à leur permettre de goûter à la bénédiction de Dieu et à connaître le bonheur.
La surprotection est un des moyens d’irriter nos enfants. Nous devons protéger nos enfants des dangers physiques et spirituels qui les entourent, mais nous ne devrions pas les isoler du monde. Les enfants doivent savoir que le mal existe dans le monde; ils auront à confronter ceux qui pratiquent le mal et à s’opposer à eux. Ils n’ont pas à commettre le mal ou à faire l’expérience du mal, mais ils doivent savoir comment réagir par rapport au mal, par rapport à ce qui va à l’encontre de ce que Dieu nous demande, qu’il s’agisse de films, de certaines choses que font des amis, du contenu de certaines conversations, etc.
Nous irritons nos enfants lorsque nous les décourageons. Nous devrions faire preuve de douceur envers nos enfants qui ont des difficultés scolaires à l’école ou qui ont de la difficulté à se faire des amis. Ils ont besoin de nos encouragements et non pas de commentaires négatifs tels que « Tu n’auras jamais d’amis », « Tu n’auras jamais de plaisir », « De toute façon, tu ne réussiras jamais très bien à l’école, alors ça ne vaut pas la peine de faire tant d’efforts », etc.
Nous irritons nos enfants lorsque nous ne les traitons pas selon leur âge. Nous ne devrions pas avoir les mêmes attentes envers un enfant de 4 ans et un enfant de 8 ans; nous ne devrions pas traiter un jeune de 20 ans comme s’il en avait 14. Évidemment, l’âge ou le niveau scolaire sont loin d’être les seuls facteurs définissant les enfants. Nous devons aussi tenir compte de leur niveau de maturité. Notons également qu’une fois qu’un enfant a publiquement professé sa foi, nous devrions le traiter en respectant sa maturité et en nous attendant à ce qu’il fasse preuve de maturité, puisqu’il participe maintenant au repas du Seigneur avec le reste de l’assemblée.
Nous irritons aussi nos enfants lorsque nous leur adressons des paroles dures ou que nous faisons carrément preuve de cruauté physique. Certains pères aiment beaucoup abuser de leur autorité et montrer leur force. Des réprimandes très sévères ou même des punitions physiques inappropriées deviennent alors monnaie courante pour eux.
Au fond, tout cela peut se résumer dans le fait que les enfants peuvent s’endurcir envers leurs parents à cause des péchés que ceux-ci commettent contre eux. Il peut s’agir de péché de négligence, de discipline inappropriée, d’égoïsme, de moquerie ou de critique. Les enfants peuvent aussi être irrités par leurs parents lorsque ceux-ci ne leur adressent que des paroles dures et blessantes ou qu’ils leur font subir constamment leurs mauvaises attitudes. Les parents ne doivent pas irriter leurs enfants au point de susciter de l’amertume dans leur cœur. Les enfants n’en deviendraient que plus rebelles. Cependant, tout comme les adultes, les enfants se mettent si facilement en colère. Les choses parfois les plus insignifiantes peuvent provoquer une crise de colère, amener les enfants à s’apitoyer sur eux-mêmes, les inciter à claquer la porte ou encore à démarrer en trombe pour ensuite circuler en auto à des vitesses dangereuses.
Les parents devraient-ils être à la merci de l’état émotif de leurs enfants? Plus encore, les parents devraient-ils être à la merci des choix et des attitudes de leurs enfants, de sorte qu’il ne leur serait même plus possible de confronter leurs enfants lorsqu’ils pèchent? Après tout, les parents ne voudraient surtout pas perdre leurs enfants… La réponse à cette question sera développée davantage un peu plus loin, lorsque nous parlerons de l’éducation des enfants au moyen d’avertissements. Chose certaine, les enfants ne dirigent PAS le foyer. Dieu ne permet pas aux enfants de « divorcer » de leurs parents, de se débarrasser d’eux ou d’en choisir de nouveaux.
Un dernier point mérite d’être mentionné. Dans tous les cas cités précédemment, les pères auraient dû connaître, avoir appris et s’être rappelé un principe important. Le temps du verbe dans l’expression « n’irritez pas » indique une action continuelle. Ne les irritez pas aujourd’hui. Ne les irritez pas demain. Ne les irritez jamais. En tant que parents consacrés à Dieu, nous devrions constamment chercher à ne pas irriter nos enfants. Pourquoi Dieu accorde-t-il autant d’importance à ce principe? Pourquoi devrions-nous nous soucier de ne pas irriter nos enfants? Parce que nous sommes appelés à conduire nos petits vers le Christ et non pas à les en éloigner.
Paul nous enseigne dans sa lettre aux Éphésiens que la colère fait partie de la vieille nature, cette vie dominée par le péché, qui a été mis à mort à la croix du Christ. Nous devons revêtir la nouvelle nature de la justice du Christ. L’amertume, l’animosité, la colère, les clameurs, les calomnies, la méchanceté ne doivent pas régner dans cette vie nouvelle. Nous devons au contraire être bons les uns envers les autres, compatissants, nous faisant grâce réciproquement, comme Dieu nous a fait grâce en Jésus-Christ (Ép 4.31-32). Conduisons nos enfants vers le Christ qui pardonne les péchés et non vers une vie de péché qui exige le pardon du Christ.
3. La bonne façon d’élever les enfants←⤒🔗
Nous lisons dans notre texte que les pères doivent élever leurs enfants « en les corrigeant et en les avertissant selon le Seigneur ». Jean Calvin a traduit l’expression « Élevez-les » par « Aimez-les avec douceur ». Plutôt que de provoquer la colère d’un enfant en le traitant durement, les pères (et les mères) doivent prendre soin de leurs enfants et les élever avec tendresse. Malheureusement de nos jours, nous avons besoin de nous faire rappeler que cette instruction venant de Dieu est un commandement. Ce n’est pas seulement une bonne idée de la part de Dieu ou encore la méthode infaillible de tel ou tel pasteur pour l’éducation des enfants. C’est la volonté du Dieu tout-puissant pour nos vies. Si nous désobéissons, nous devrons répondre de nos actes devant lui. Sa méthode ou son plan ne sont pas une bonne idée, c’est l’idée par excellence, la seule digne de ce nom.
Le temps du verbe dans l’expression « Élevez-les » indique une action que les pères doivent accomplir constamment. Nous lisons en Deutéronome 6.7 : « Tu les inculqueras à tes fils et tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. » Nous devons, par exemple, être prêts à tout moment à faire apprécier la beauté d’un arc-en-ciel à nos enfants ou à leur expliquer la raison pour laquelle nous devons être honnêtes et retourner la monnaie en trop que le caissier du magasin nous a remise par erreur.
Toutes les Écritures nous montrent la nécessité d’être continuellement actifs dans l’enseignement de nos enfants. Le Psaume 78.4-7 est un passage très important à ce sujet. J’encourage les lecteurs à le lire attentivement en famille. L’idée que j’aimerais souligner est que les enfants ne grandissent pas de manière automatique. Leurs corps grandissent et se développent, c’est sûr, mais même cela n’est pas automatique. Nous devons nourrir nos enfants, les amener chez le médecin, etc. N’oublions pas non plus que notre monde est sous la malédiction du péché. Tout comme les mauvaises herbes poussent spontanément dans les champs, de même nos enfants, laissés à eux-mêmes, deviennent de plus en plus corrompus. Sans nos soins appropriés, ils se dessécheraient et mourraient. Nous devons les élever.
La Bible nous dit que nous devons les élever « en les corrigeant et en les avertissant selon le Seigneur ». La définition principale du mot grec traduit par « corriger » réfère à tout le système d’instruction et d’enseignement. Il s’agit de toutes les choses clairement établies : les règles et les prescriptions de notre foyer, les récompenses et les punitions, lorsque nécessaires, etc. Tout cela fait partie de ce que la Bible appelle « corriger ».
Lorsqu’il utilise le mot « avertir », l’apôtre Paul souligne un aspect spécifique du soin que les pères doivent apporter à leurs enfants. Un avertissement réfère à ce qui est dit. Il ne suffit pas de dire « non » (même lorsque le « non » est suivi d’une perte de privilège ou d’une fessée appliquée selon les normes bibliques). Ce « non » doit être suivi d’un enseignement plus détaillé expliquant aux enfants pourquoi telle pensée ou telle action est mauvaise et pourquoi ils devraient obéir, à la gloire de Dieu. L’enseignement doit cependant être adapté à l’âge de l’enfant. Nous devons aussi prendre garde de ne pas présumer que les enfants comprendront simplement parce qu’une autre personne a déjà dit telle ou telle chose ou donné telle ou telle explication, ou encore parce qu’ils sont témoins de la façon dont nous vivons. Nous devons leur parler directement, leur montrer ce qui est mal et leur faire voir la lumière de la bonté de Dieu.
Les avertissements sont souvent des paroles de mise en garde. C’est là que nous voyons l’amour réel qui sous-tend le plan de Dieu pour l’éducation des enfants. Nous devons aimer suffisamment nos enfants pour ne pas les laisser vivre une vie exempte de repentance qui les amènerait à mépriser les promesses de Dieu. Ce ne serait pas bon pour le témoignage de l’Église, ce ne serait pas bon pour la gloire du Christ et ce ne serait certainement pas bon pour l’âme de nos enfants! La discipline n’est pas contraire à l’amour, mais bien plutôt son parfait complément. Nous devons avertir nos enfants par nos paroles dans le but de venir à leur secours, tout comme nous les avertirions du danger s’ils approchaient trop près du bord d’une falaise.
Les corrections et les avertissements doivent cependant toujours se faire « dans le Seigneur ». Que votre enfant soit à la maison, à l’église, à l’école élémentaire, à l’école secondaire ou au collège, votre programme d’éducation doit être dans le Seigneur. Qu’est-ce que cela signifie? Comment faire? Voilà des questions importantes à poser et à explorer à la lumière des Écritures.
Tout cela nous ramène à l’idée principale que l’on trouve en Éphésiens 6.4. Le plan de Dieu pour l’éducation vise à rapprocher les enfants de Jésus-Christ. Nous devons les élever… dans le Seigneur! L’éducation est tellement importante. C’est le champ de bataille où se décide le futur. Ce n’est pas l’école qui est à l’avant-poste. Ce n’est pas l’Église qui est à l’avant-poste. C’est le père qui est à l’avant-poste, avec son épouse à ses côtés pour l’appuyer, lui apportant son aide dans un esprit de soumission et de respect.
Rappelons-nous le témoignage d’un père de l’Ancien Testament qui avait pour nom Josué. Nous lisons en Josué 24.15 : « Choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir. […] Moi et ma maison, nous servirons l’Éternel. » Pères, prenons nos responsabilités. N’élevons pas nos enfants en les irritant, ce qui serait un péché. Conduisons plutôt nos petits agneaux vers l’Agneau de Dieu qui, dans son grand amour, est mort pour les péchés de son peuple.