Cette prédication sur Jean 14.1-4 a pour sujet la foi et la confiance que Jésus nous demande d'avoir en Dieu et en lui, et la paix qu'il nous promet, lui le Médecin de nos coeurs.

Source: La paix du Christ au milieu de la tempête - Série de prédications sur Jean 13 à 17. 6 pages.

Jean 14 - Le Médecin de nos coeurs nous procure sa paix

« Que votre cœur ne se trouble pas. Croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père. Sinon, je vous l’aurais dit; car je vais vous préparer une place. Donc, si je m’en vais et vous prépare une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi. Et où je vais, vous en savez le chemin. »

Jean 14.1-4

Peuple du Seigneur,

Il nous est tous arrivé d’avoir les émotions à l’envers. Déceptions, inquiétudes, agitations peuvent nous envahir et troubler notre paix intérieure. Il est si facile de perdre la tranquillité d’esprit. Nos cœurs deviennent agités pour toutes sortes de raisons et nous n’arrivons pas à trouver le calme. Notre vie intérieure peut même passer par des crises profondes, angoisses, anxiétés, tourments. Que faire quand nos cœurs sont troublés?

Jésus-Christ vient à nous, plein de compassion. Au milieu de la tempête, le Médecin de nos cœurs nous procure sa paix. Il vient nous apaiser par sa Parole et par son Esprit. C’est ce qu’il a fait dans la chambre haute avec ses disciples. Pour les apaiser, il leur donne :

1. Un commandement rassurant🔗

Le commandement rassurant se présente en deux parties, une partie négative, à ne pas faire : « Que votre cœur ne se trouble pas. » Une partie positive, à faire : « Croyez en Dieu, croyez aussi en moi » (Jn 14.1).

Si Jésus leur dit : « Que votre cœur ne se trouble pas », c’est parce qu’il sait très bien que leur cœur est troublé. Nous connaissons les circonstances. Jésus dans la chambre haute vient de dire à ses disciples : Il y a un traître parmi vous! Divulgation troublante! Mais qui est le traître? Comment est-ce possible? Jésus vient aussi de leur annoncer qu’il s’en va dans un lieu où eux ne pourront pas le suivre. Mais qu’est-ce que cela veut dire? Nous avons tout abandonné pour te suivre, tu as fait des choses merveilleuses, et maintenant où vas-tu, Seigneur? Pourquoi ne pouvons-nous pas te suivre?

Les disciples sont pour le moins perplexes. Jésus vient même d’annoncer à Pierre qu’il le renierait trois fois avant que le coq chante. Dans quelques heures, ils traverseront la pire crise de toute leur vie. Celui qu’ils ont reconnu comme étant le Messie, le grand Roi, sera arrêté, condamné, crucifié. Tous les espoirs qu’ils ont mis en lui vont s’écrouler. Cœurs troublés, tempête houleuse, turbulence intérieure, oui certainement! Plus que jamais! Jésus connaît leurs cœurs, il sait exactement tout ce qui bouillonne en eux. D’où son commandement : « Que votre cœur ne se trouble pas. »

Jésus les comprend parfaitement. Lui-même a déjà été troublé dans son cœur. Quelque temps auparavant, Jésus a pleuré, il a frémi en lui-même quand il s’est rendu au tombeau de Lazare, troublé par la mort de son ami (Jn 11.35,38). Ensuite, quand Jésus pensait à sa propre mort, il a dit : « Mon âme est troublée » (Jn 12.27). Et puis, il y a un instant à peine, au moment où il révéla la présence du traître, « Jésus fut troublé en son esprit » (Jn 13.21). Jésus comprend les cœurs troublés. Il a vécu les mêmes épreuves que nous. Il a ressenti les mêmes émotions que nous, sans jamais pécher. Il connaît nos cœurs, il nous comprend.

Pourquoi a-t-il accepté d’être troublé dans son cœur? C’est parce qu’il a pris notre nature humaine. Et pourquoi a-t-il pris notre condition humaine? C’était dans le but de porter sur la croix tous nos péchés et tous nos fardeaux. Il a porté sur lui-même nos fardeaux émotifs, nos turbulences intérieures, pour nous en libérer. « Ce sont nos souffrances qu’il a portées, c’est de nos douleurs qu’il s’est chargé. […] Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui » (És 53.4-5). Jésus a été troublé au fond de son âme pour nous donner sa paix. Le commandement « Que votre cœur ne se trouble pas » est en fait un cadeau de sa grâce. Voyez plus loin, en Jean 14, au verset 27 : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. » Et dans le même verset, il répète : « Que votre cœur ne se trouble pas et ne s’alarme pas. » Un magnifique cadeau de sa grâce! Je vous donne ma paix!

Cela veut dire que, si nous avons le cœur troublé, ce n’est pas nécessairement un péché. Cette émotion peut devenir un péché, mais pas forcément. Cela dépend de ce que nous faisons avec cette émotion. Jésus a été troublé plusieurs fois, sans jamais pécher. Si le Seigneur donne ici un commandement, ce n’est pas un commandement que nous transgressons quand nous sommes troublés. Oui, il peut arriver que nos tourments intérieurs deviennent un péché si nous refusons de nous appuyer sur Dieu. Nous avons alors besoin de nous repentir de notre incrédulité. Mais cette parole de Jésus, il faut la comprendre non seulement comme une loi, mais comme un canal qu’il utilise pour nous communiquer sa grâce.

Au début de son Évangile, Jean nous dit : « Au commencement était la Parole » (Jn 1.1). Cela nous fait penser à la première page de la Bible : « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre » (Gn 1.1). Comment a-t-il créé? Par sa Parole. « Que la lumière soit! Et la lumière fut » (Gn 1.3). Ce commandement est une parole puissante qui produit ce qu’elle dit. De même pour la vie nouvelle que le Seigneur crée en nous par sa parole puissante. « Que votre cœur ne se trouble pas » : une parole puissante, capable de produire ce qu’elle ordonne. Bien sûr, les disciples ne recevront pas instantanément cette paix, ils devront d’abord traverser la pire tempête, mais l’effet viendra plus tard. Le Seigneur Jésus leur donnera vraiment sa paix.

Et bien sûr, cette paix n’est jamais parfaite dans cette vie actuelle. Il y aura toujours des circonstances qui viendront nous troubler. Nous avons souvent besoin de réentendre cette parole du Seigneur pour recevoir encore et encore sa paix. Jusqu’au jour où tout ce qui peut nous troubler aura disparu. Ce jour-là, il n’y aura que la paix du Christ dans nos cœurs!

La paix est un fruit de l’Esprit, un cadeau reçu par la foi. D’où l’exhortation positive qui suit au verset 1 : « Croyez en Dieu, croyez aussi en moi. » Pour que notre cœur ne se trouble pas, nous avons besoin de la foi. Bien entendu, nous avons aussi besoin de l’encouragement des autres, parfois des conseillers spécialisés, peut-être même de médication dans certains cas. Dieu utilise toutes sortes de moyens dans sa providence pour nous aider. Mais, en fin de compte, la foi est absolument nécessaire. Sans la foi, il est impossible de recevoir la paix véritable.

Mais pourquoi Jésus dit-il : « Croyez en Dieu, croyez aussi en moi »? Pourquoi les deux? Pourquoi pas seulement « Croyez en Dieu »? Parce que les deux vont ensemble. Le Père et le Fils sont inséparables. Jésus le dit au verset 6 : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. » Personne ne peut avoir accès au Père autrement que par Jésus-Christ. Aujourd’hui, nous vivons dans une société pluraliste. Chacun ses croyances, chacun son chemin, chacun sa façon de chercher la paix. Certains veulent bien admettre qu’il faut croire en Dieu pour trouver la paix. Mais quel Dieu? Par quel chemin accéder à lui? Un seul chemin, par Jésus-Christ. La seule façon de trouver la vraie paix du cœur consiste à recevoir par la foi ce cadeau que Dieu nous donne par son Fils, par sa Parole et son Esprit.

Les disciples ont cru en Dieu, ils ont cru en Jésus-Christ, mais leur foi demeure superficielle. Leur foi est mal éclairée, mal affermie. Ils sont troublés dans leurs cœurs, ils sont sur le point de tout abandonner. Ils ont besoin de continuer de croire. Leur foi a besoin de passer par le feu de l’épreuve pour être fortifiée. Dans leur faiblesse, Jésus ne les abandonne pas. Il continue de les enseigner, il les encourage, il les exhorte, il les soutiendra encore plus tard. Nous aussi, nous sommes faibles. Nous avons besoin de traverser le feu de l’épreuve pour être fortifiés. Dieu se sert même de nos cœurs troublés pour nous enseigner et nous faire grandir dans la foi, dans le but que nous trouvions en lui la paix. Regardons à lui, mettons toujours notre foi en Dieu et en Jésus-Christ. Quand nos cœurs sont troublés, apprenons à lui faire confiance, il nous donnera sa paix.

Notre confiance en Dieu n’est pas vide, elle repose sur une parole certaine. Et donc Jésus ajoute :

2. Une promesse réconfortante🔗

Oui, la foi est une confiance du cœur, mais la foi est aussi une connaissance certaine, venant d’une parole de vérité qui nous est révélée et qui sert de fondement à notre paix.

Et quelle promesse! Écoutez plutôt cette merveilleuse parole de notre Sauveur :

« Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père. Sinon, je vous l’aurais dit; car je vais vous préparer une place. Donc, si je m’en vais et vous prépare une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi » (Jn 14.2-3).

On peut difficilement imaginer des cœurs plus troublés que ceux des disciples. Dans les heures qui vont suivre, ils traverseront la pire crise de leur vie. Pour les apaiser, on peut difficilement trouver une promesse plus réconfortante que celle-ci. Si Jésus, le grand Médecin des cœurs, a jugé bon de leur donner ce remède, alors qu’ils traversaient les pires turbulences, sûrement que ce remède demeure excellent aujourd’hui encore, n’est-ce pas? Quelles que soient nos circonstances, quelles que soient nos anxiétés, cette promesse contient un puissant réconfort.

Mais que veut dire cette parole? Où Jésus s’en va-t-il? Quelles sont ces demeures? Que fait-il pour nous préparer cette place qu’il nous promet? Parfois, on entend dire : Cela fait 2000 ans que Jésus est parti. S’il a besoin d’autant de temps pour nous préparer une place, ça doit sûrement représenter un travail énorme! Est-ce vraiment de cette façon qu’il faut comprendre?

Quand Jésus dit : « Je m’en vais », il faut savoir que son départ se fera en deux temps. Premièrement, à la croix, où personne ne pourra le suivre. Le Christ s’en va mourir, lui seul, pour nos péchés, et au moment de mourir, il entrera dans la maison du Père. « Père, je remets mon esprit entre tes mains », dira-t-il au moment d’expirer (Lc 23.46). Deuxièmement, après sa résurrection, il s’en ira pour de bon vers le Père le jour de son ascension. Deux départs vers la maison du Père : à la croix et à l’ascension.

L’expression « la maison de mon Père » se trouve deux fois dans l’Évangile de Jean, ici et en Jean 2.16 quand Jésus a dit aux vendeurs du temple : « Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. » Le temple à Jérusalem était la maison de son Père. Pour les juifs, le temple était la maison de Dieu. On le voit partout dans l’Ancien Testament.

Salomon a construit le premier temple à Jérusalem. Le temple ressemblait un peu à la tente de la rencontre, mais avec des différences. En 1 Rois 6.5, nous lisons : « Il bâtit contre le mur de la maison des étages périphériques, qui entouraient les murs de la maison, […] et il fit des chambres latérales tout autour. » Salomon a construit trois étages de chambres latérales tout autour du temple. Quand le temple a été détruit par les Babyloniens, Ézéchiel a reçu la vision d’un nouveau temple (Éz 41). Dans sa vision, il a vu plus de 200 chambres latérales tout autour. C’est énorme! Un dirait un hôtel! Quand les exilés sont revenus à Jérusalem, ils ont reconstruit le temple, plus modeste que la vision d’Ézéchiel, mais avec encore des chambres autour. C’est le temple que les apôtres connaissaient.

À quoi servaient toutes ces chambres? Nous ne savons pas! D’ailleurs, pourquoi autant de demeures dans un temple où, de toute façon, le peuple d’Israël ne pouvait pas habiter? Ils n’avaient même pas accès à la présence de Dieu. Dieu habitait au milieu d’eux, mais à distance, à cause de leurs péchés. Un seul homme, le grand-prêtre, pouvait entrer dans le lieu très saint, une seule fois par année, pour faire l’expiation des péchés. Toutes ces chambres dans la vision d’Ézéchiel étaient une prophétie pour donner espoir. Un jour, tout le peuple de Dieu habitera dans la présence de Dieu, dans la maison du Père. David avait déjà ce grand désir exprimé dans cette prière :

« Je demande à l’Éternel une chose, que je recherche ardemment : Habiter toute ma vie dans la maison de l’Éternel, pour contempler la magnificence de l’Éternel et pour admirer son temple » (Ps 27.4).

Et maintenant, Jésus nous réconforte avec cette parole : « Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père. […] Je vais vous préparer une place. » Quand et comment cette place sera-t-elle préparée? À la croix, par son sacrifice expiatoire! Pour nous, c’est déjà fait! Jésus a déjà travaillé très fort pour nous préparer une place dans la maison du Père. Il l’a fait à son premier départ. Quand il s’est offert en sacrifice sur la croix, il y a 2000 ans, il a réglé le problème du péché qui nous séparait de Dieu, il nous a donné un libre accès dans la présence du Père. Et ensuite, il est monté au ciel « afin de se présenter maintenant pour nous devant la face de Dieu » (Hé 9.24). Cette place pour nous dans la maison du Père est donc maintenant déjà toute prête!

« Ainsi donc, frères, nous avons l’assurance d’un libre accès au sanctuaire par le sang de Jésus. […] Approchons-nous donc d’un cœur sincère, avec une foi pleine et entière » (Hé 10.19).

Parce qu’il est mort pour nos péchés et parce qu’il est maintenant au ciel pour nous, nous pouvons librement le suivre dans la présence de Dieu. C’est merveilleux! Les demeures du ciel nous sont grandes ouvertes! Nous y avons accès par la foi et par la prière. Nous pouvons lui parler librement, le prier simplement. Et quand un chrétien meurt, il peut être certain d’aller directement dans la maison du Père. Notre place est déjà toute prête! Elle est parfaitement aménagée pour nous accueillir!

Et nous, sur terre, nous sommes devenus nous-mêmes la maison de Dieu, le temple du Saint-Esprit. « Jésus répondit : Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera; nous viendrons vers lui et nous ferons notre demeure chez lui » (Jn 14.23). Notre demeure! Il s’agit du même mot qu’au verset 2. Au ciel, il y a beaucoup de demeures dans la maison du Père, et ici sur terre, nous sommes nous-mêmes la demeure de Dieu! Déjà, Dieu habite avec nous, et même en nous.

Jésus au ciel ne travaille pas d’arrache-pied pendant des siècles et des millénaires à nous préparer une place qui ne serait toujours pas prête. C’est déjà fait! Notre place est déjà prête. Par contre, il travaille à préparer ceux qui vont habiter ces demeures. Par son Esprit qui habite en nous, il nous transforme petit à petit à son image. Il utilise les épreuves qu’il nous envoie et qui provoquent des turbulences dans nos cœurs pour tester notre foi. Il vient calmer nos tempêtes et nous donner sa paix. De jour en jour, il rassemble son Église de tous les continents afin que toutes les demeures déjà prêtes au ciel soient remplies un jour. Les places sont prêtes, mais ceux qui vont y habiter ne sont pas tous prêts. Quand tous les élus seront rassemblés, le Seigneur reviendra tel que promis. « Je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi » (Jn 14.3). Nous attendons ce jour, nous soupirons après ce jour!

N’est-ce pas un puissant réconfort? Nos places sont déjà préparées dans la maison du Père. Elles sont prêtes pour tous ceux qui croient en Jésus-Christ. Elles attendent le jour choisi par Dieu pour être habitées par ceux pour qui elles ont été aussi soigneusement préparées. Jésus reviendra nous prendre individuellement le jour de notre mort pour nous amener avec lui. Et au grand jour de son retour glorieux, il reviendra nous prendre avec lui tous ensemble pour que tout le peuple des rachetés habite des demeures éternelles. Un héritage incorruptible nous est réservé dans les cieux!

Oui, nous pouvons nous sentir encore loin de la maison du Père. Nous vivons dans des maisons en bois et en briques, des maisons qui se détériorent et qui pourrissent. Nous vivons des déceptions, des inquiétudes, des agitations qui nous envahissent et qui viennent troubler notre paix intérieure. Nos cœurs se laissent facilement troubler. Jésus-Christ vient à nous et nous donne une promesse réconfortante.

Un jour, il fera descendre du ciel la nouvelle Jérusalem. Une forte voix dira : « Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes! Il habitera avec eux, ils seront son peuple et Dieu lui-même sera avec eux. » Et le grand Roi assis sur le trône dira : « Voici, je fais toutes choses nouvelles » (Ap 21.4-5). Ce jour-là, plus rien ne viendra troubler nos cœurs. Ce sera la paix parfaite. Enfin, nous serons à la maison, pour de bon! Le Seigneur nous prendra avec lui, afin que nous soyons tous ensemble avec lui, à la maison. Toutes les demeures qu’il a préparées d’avance seront remplies. Il ne manquera aucun élu! Viens bientôt, Seigneur Jésus! Et d’ici là, remplis nos cœurs de ta paix avec cette promesse! Amen.