Cet article a pour sujet la révélation spéciale de Dieu qui nous est donnée à la perfection par les Écritures saintes seulement (le sola Scriptura de la Réforme) et non au travers d'une autre souce.

Source: Les solas de la Réforme (ÉK). 4 pages.

Par l'Écriture seulement

Les auditeurs qui suivent régulièrement les émissions de Foi et Vie Réformées savent que le cœur du message que nous proclamons sur les ondes est le salut de l’homme par la foi en Jésus-Christ, le Fils du Dieu vivant incarné, c’est-à-dire devenu homme comme nous et offert en sacrifice pour la rédemption d’une humanité déchue et condamnée, cela en vue du renouvellement de toutes choses, selon le plan de Dieu le Père, et par la puissance du Saint-Esprit. Le Dieu que nous prêchons est le Dieu trinitaire, Père, Fils et Saint-Esprit, un seul Dieu en trois personnes.

Comment en arrivons-nous à ce message? D’où tirons-nous cette connaissance qui sauve? Certainement pas par nous-mêmes, par nos propres intuitions ou notre sagesse personnelle. Uniquement par la lecture de la Parole de Dieu, la Bible, inspirée au cours des âges par l’Esprit de Dieu. Elle a été révélée aux hommes par l’intermédiaire des prophètes dans l’Ancien Testament et des apôtres, messagers spécialement envoyés par Jésus-Christ pour annoncer au monde la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu. Christ lui-même est le chef et le centre de ce Royaume, et toute autorité dans les cieux et sur la terre lui a été conférée par le Père céleste.

Lors de la Réforme de l’Église qui a eu lieu en Europe au 16siècle pour revenir à la pureté de l’Évangile, bien compromise par les enseignements et les pratiques de l’Église d’alors, quelques motifs principaux ont été mis en avant. Ils résument tout l’enseignement de la foi chrétienne et toutes ses applications dans la vie des croyants. Voici ces motifs : Par l’Écriture seulement, par la foi seulement, par la grâce seulement, par Christ seulement, par l’illumination du Saint-Esprit seulement et à Dieu seul la gloire. Ces motifs ont en commun le mot « seulement », ce qui ne veut pas dire qu’ils s’excluent mutuellement, mais au contraire qu’ils se complètent. Dans cet article et dans d’autres qui suivront dans une série intitulée Les solas de la Réforme, je vous propose d’examiner l’un après l’autre ces six motifs et de voir comment ils sont reliés l’un à l’autre.

Commençons par le motif par l’Écriture seulement, connu en latin par les mots sola Scriptura, car pendant longtemps le latin a été la langue commune qu’on utilisait pour communiquer dans l’Église occidentale. Dès le début de cet article, j’ai mis en avant ce motif en disant que tout ce que nous pouvons connaître concernant le plan de salut de Dieu pour le monde qu’il a créé et qu’il veut racheter nous vient de la Bible, Écriture sainte et Parole de Dieu. Je répète donc ce que j’ai dit précédemment : Comment en arrivons-nous à ce message? D’où tirons-nous cette connaissance qui sauve? Certainement pas par nous-mêmes, par nos propres intuitions ou notre sagesse personnelle. Uniquement par la lecture de la Parole de Dieu, la Bible, inspirée au cours des âges par l’Esprit de Dieu : elle a été révélée aux hommes par l’intermédiaire des prophètes dans l’Ancien Testament, et des apôtres, messagers spécialement envoyés par Jésus-Christ pour annoncer au monde la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu.

Suffit-il d’énoncer cette affirmation pour lui donner crédibilité? Je voudrais l’étayer pour vous en citant plusieurs passages de l’Écriture sainte qui expriment clairement ce motif. Le tout premier texte nous vient de la seconde lettre de Pierre. Je vous le cite :

« De plus, nous avons la parole des prophètes, sur laquelle nous pouvons nous appuyer fermement, et vous faites bien de lui accorder votre attention : car elle est comme une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour paraisse et que l’étoile du matin se lève pour illuminer vos cœurs. Sachez, avant tout, qu’aucune prophétie de l’Écriture n’est le fruit d’une initiative personnelle. En effet, ce n’est pas par une volonté humaine qu’une prophétie a jamais été apportée, mais c’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu » (2 Pi 1.19-21).

En parlant du salut par Jésus-Christ et des prophètes de l’Ancien Testament, le même apôtre Pierre écrivait ceci aux communautés chrétiennes dispersées en Asie Mineure, dans sa première lettre :

« Ce salut a fait l’objet des recherches et des investigations des prophètes qui ont annoncé d’avance la grâce qui vous était destinée. Ils cherchaient à découvrir à quelle époque et à quels événements se rapportaient les indications données par l’Esprit du Christ. Cet Esprit était en eux et annonçait à l’avance les souffrances du Messie et la gloire dont elles seraient suivies. Il leur fut révélé que le message dont ils étaient chargés n’était pas pour eux, mais pour vous. Et ce message vous a été communiqué maintenant par ceux qui vous ont annoncé la Bonne Nouvelle sous l’action de l’Esprit Saint envoyé du ciel; les anges eux-mêmes ne se lassent pas de le découvrir » (1 Pi 1.10-12).

L’Écriture sainte, et tout le message qu’elle contient, n’est pas juste un recueil d’écrits sacrés ou considérés comme tels par une frange de la population humaine, les chrétiens. Il s’agit d’une Parole vivante qui trouve sa source en Dieu, son incarnation en la personne du Fils éternel de Dieu, Jésus-Christ, et sa puissance dans l’Esprit Saint de Dieu qui l’a inspirée aux prophètes et aux apôtres. Pierre l’exprime un peu plus loin dans sa première lettre; il cite du reste le prophète Ésaïe, dans une parfaite unité d’intention et de signification. Il écrit :

« Par votre obéissance à la vérité, vous avez purifié votre être afin d’aimer sincèrement vos frères. Aimez-vous donc ardemment les uns les autres de tout votre cœur. Car vous êtes nés à une vie nouvelle, non d’un homme mortel, mais d’une semence immortelle : la Parole vivante et éternelle de Dieu. En effet, il est écrit [et c’est ici que Pierre cite le chapitre 40 du prophète Ésaïe] : Tout homme est comme l’herbe des prés, toute gloire humaine comme la fleur des champs. L’herbe sèche et sa fleur tombe, mais la Parole du Seigneur demeure éternellement. Or, cette Parole, c’est la Bonne Nouvelle qui vous a été annoncée » (1 Pi 1.22-25).

Du reste, Jésus lui-même, à la fin de l’Évangile selon Matthieu, souligne le caractère éternel et impérissable de ses paroles lorsqu’il dit à ses disciples, après leur avoir parlé des signes qui marqueront la fin des temps :

« Vraiment, je vous assure que cette génération-ci ne passera pas avant que tout cela ne commence à se réaliser. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas » (Mt 24.34-35).

Bien sûr, lorsque toutes les prophéties contenues dans l’Écriture sainte se seront accomplies, elles n’auront plus de raison d’être, mais leur vérité, leur fondement, aura été confirmé aux yeux de l’univers tout entier. Donc, cette Écriture trouve son point d’aboutissement dans l’Évangile de Jésus-Christ, et aucun autre message que celui annoncé par les apôtres ne peut être retenu comme clé d’accès à Dieu.

Dans le Nouveau Testament, l’apôtre Paul insiste très énergiquement là-dessus lorsqu’il écrit aux chrétiens galates qui commençaient à se détourner de l’Évangile tel qu’il le leur avait prêché :

« Je m’étonne de la rapidité avec laquelle vous abandonnez celui qui vous a appelés par la grâce du Christ, pour vous tourner vers un autre message. Comme s’il pouvait y avoir un autre message! Non, il n’en existe pas d’autres, mais il y a des gens qui sèment le trouble parmi vous et qui veulent renverser le message du Christ. Eh bien, si quelqu’un — même nous, même un ange du ciel — vous annonçait un message différent de celui que nous vous avons annoncé, qu’il soit maudit! Je l’ai déjà dit et je le répète maintenant : si quelqu’un vous prêche un autre message que celui que vous avez reçu, qu’il soit maudit! » (Ga 1.7-8).

Le message de l’Évangile nous est parvenu à partir de l’enseignement des apôtres de Jésus-Christ, ceux qu’il a spécialement envoyés pour être ses porte-parole. Ce message confirme ce qu’avaient enseigné les prophètes de l’Ancien Testament, qui vivaient en Israël, et ce à quoi tend tout l’Ancien Testament. Il parle de l’accomplissement de toutes les promesses, depuis celles faites au premier couple humain après sa désobéissance au commandement divin, en passant par celles faites à Noé, à Abraham, à Moïse et à tous les prophètes après lui. Ce message trouve son aboutissement en Jésus-Christ et en son Royaume, c’est Jésus-Christ, le Seigneur et le Sauveur, qui en est l’objet. Donc, quand on dit par l’Écriture seulement, nous voulons dire que la révélation divine et l’Évangile, qui en est le cœur, nous sont donnés par l’Écriture sainte seulement, et non au travers d’une autre source. On ne peut rien y ajouter ou y retrancher, car cette Écriture est la norme parfaite de la révélation de Dieu sur sa personne, sur la nature de l’homme et sa destinée finale, sur le plan divin de salut pour l’humanité.

Mais bien sûr, tout cela ne profite de rien si l’on n’y croit pas. Ce n’est que par la foi que l’on peut saisir le message de l’Écriture, l’embrasser en étant certain que c’est Dieu qui nous parle à travers elle, et qui nous promet la vie éternelle en Jésus Christ. Donc : Par la foi seulement. Ce sera le thème et le titre de notre prochain article, que je vous invite à lire en seconde partie de cette série de messages.