Cet article sur la question 91 du Catéchisme de Heidelberg a pour sujet la définition d'une oeuvre bonne. Sa source est dans la foi produite par l'Esprit. Sa règle est dans la loi de Dieu. Sa motivation est pour la gloire de Dieu.

Source: Certitude et réconfort. 5 pages.

Qu’est-ce qu’une oeuvre bonne?

Mais quelles sont ces œuvres bonnes?

Ce sont seulement celles qui procèdent d’une vraie foi1 et sont accomplies selon la Loi2 et pour la gloire de Dieu3; et non pas celles qui sont fondées sur nos propres opinions ou sur des préceptes humains4.

1. Jn 15.5; Rm 14.23; Hé 11.6-7.
2. Lv 18.4; 1 S 15.22; Ép 2.10.
3. 1 Co 10.31.
4. Dt 12.29 à 13.1; És 29.13; Éz 20.18-19; Mt 15.7-9.

Catéchisme de Heidelberg, Q&R 91

La question que nous allons considérer cette fois-ci est très importante pour notre foi et pour notre vie. Qu’est-ce qu’une bonne œuvre? Nous avons déjà vu dans les questions et réponses 86 et 87 du Catéchisme qu’il est nécessaire de faire des œuvres bonnes. Pourquoi? Parce que le Seigneur Jésus ne fait pas que nous racheter par son sang, il nous renouvelle aussi par son Saint-Esprit. Il veut ainsi que nous montrions à Dieu notre reconnaissance par toute notre vie. Une vie de reconnaissance sera remplie d’œuvres bonnes.

1. Un cœur transformé en priorité🔗

Mais quelles sont ces œuvres bonnes? Toutes sortes de définitions ont été proposées. Par exemple, on dit que ceux qui donnent de grosses sommes d’argent à des œuvres de charité font une bonne œuvre. Venir en aide à quelqu’un dans le besoin est considéré une bonne œuvre. Oui, c’est possible, mais il est également possible que la personne fasse un don ou apporte une aide pour de mauvaises raisons, par exemple pour être applaudie ou être remarquée par les autres, et non par vraie générosité ou par souci véritable pour les autres. La motivation est importante!

Le Catéchisme ne dresse pas une liste d’œuvres bonnes, par exemple la lecture de la Bible, la prière, notre adoration en Église, l’aide aux pauvres, la compassion envers les misérables. Bien sûr, nous sommes appelés à faire ces choses qui peuvent être des œuvres bonnes, mais le Catéchisme répond d’une manière différente.

Nous connaissons les cinq piliers de la religion musulmane : la profession de foi en Allah et en son prophète, la prière cinq fois par jour, le jeûne du ramadan, l’aumône et le pèlerinage à la Mecque. L’islam a codifié en une liste bien simple et précise de cinq actes extérieurs ce qui constitue l’essentiel des œuvres bonnes qu’un musulman doit accomplir. La foi chrétienne aborde la chose sous un angle bien différent. Les actes extérieurs sont importants, mais le point de départ est intérieur.

Les œuvres bonnes découlent d’une véritable conversion et d’une transformation du cœur par le Saint-Esprit (Q&R 88). Quels sont les deux éléments de la véritable repentance ou conversion? La mise à mort de la vieille nature (Q&R 89) et la résurrection de la nouvelle nature (Q&R 90). De là découlent les œuvres bonnes (Q&R 91). La repentance produit en nous le désir de faire le bien devant le Seigneur.

Que faut-il pour qu’une œuvre soit bonne? La Bible enseigne que les trois ingrédients suivants sont nécessaires pour qu’une œuvre soit bonne aux yeux de Dieu : Cette œuvre doit provenir d’une bonne source, elle doit être conforme à une bonne règle, elle doit viser un bon but.

2. Une bonne source🔗

« Mais quelles sont ces œuvres bonnes? Ce sont seulement celles qui procèdent d’une vraie foi » (Q&R 91). La source d’une œuvre bonne, c’est la vraie foi. La Bible nous dit que, sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu (Hé 11.6). Paul ajoute que « tout ce qui ne résulte pas de la foi est péché » (Rm 14.23). Cela signifie que deux personnes peuvent faire la même action, mais dans un cas l’action sera bonne et dans l’autre cas, elle sera détestable aux yeux de Dieu. Quelqu’un peut mettre dix dollars dans le plateau d’offrandes pour faire comme les autres ou pour que les autres pensent du bien de lui. L’autre personne à côté donnera le même montant parce qu’elle croit au Seigneur Jésus et qu’elle veut obéir à sa Parole. Seule l’offrande de la deuxième personne est une œuvre bonne. L’autre est une insulte faite au Seigneur.

Un non-croyant peut-il faire des œuvres bonnes? Non, cela est impossible, car les œuvres bonnes découlent seulement d’une vraie foi.

« Cette parole est certaine, et je veux que tu insistes là-dessus, afin que ceux qui ont cru en Dieu s’appliquent à exceller dans les œuvres bonnes. Voilà ce qui est beau et utile aux hommes! » (Tt 3.8).

Cette foi croit que nous sommes acceptables devant Dieu uniquement par Jésus-Christ et par son œuvre de médiation. Sans la foi, il n’est pas possible de véritablement aimer Dieu et notre prochain. « Les tendances de la chair sont ennemies de Dieu » (Rm 8.7).

Nous pouvons certes être reconnaissants que des non-croyants ne font pas tout le mal qu’ils pourraient commettre ou qu’ils font des actions « relativement » bonnes à nos yeux. Toutefois, ne pensons pas qu’une œuvre bonne soit seulement quelque chose d’extérieur. Elle doit procéder d’une bonne source.

« Car nous sommes son ouvrage, nous avons été créés en Jésus-Christ pour des œuvres bonnes que Dieu préparées d’avance, afin que nous les pratiquions » (Ép 2.10).

Pour qu’un fruit soit réellement bon, il doit avoir poussé sur un bon arbre, qui produit des œuvres bonnes « préparées d’avance » par Dieu pour ceux qui sont recréés en Jésus-Christ.

3. Une bonne règle🔗

Comment juger si une œuvre est bonne ou non? Nous ne pouvons pas nécessairement voir la source et savoir si la personne agit avec foi. Est-ce alors possible de savoir ce qui est bien ou mal? Oui, bien sûr, et pour cela nous avons besoin d’une norme. Le Seigneur nous donne des critères objectifs. Les œuvres bonnes, « ce sont seulement celles qui sont accomplies selon la Loi » (Q&R 91). La règle normative, c’est la loi de Dieu, ce que Dieu nous dit dans sa Parole. Dieu seul établit la norme de ce qui est bien et de ce qui est mal. Les seules véritables œuvres bonnes sont celles qui sont bonnes d’après les critères de Dieu, et non d’après nos critères humains. Nous aimons bien nous mettre de l’avant et faire valoir nos critères. Nous pensons avoir un bon jugement et nous avons facilement tendance à établir nos propres règles pour déterminer ce qui est bien et ce qui est mal. Nous prenons alors la place de notre Dieu Créateur qui est le seul à pouvoir déterminer ce qui est bien et ce qui est mal.

Quelles seraient des règles humaines inventées par les hommes? Certains proposent comme guide notre conscience individuelle. La Bible nous dit toutefois que notre pensée est obscurcie, notre cœur endurci (Ép 4.18); notre conscience est incapable de nous donner une bonne direction. Une autre règle inventée par les hommes, ce sont les commandements établis par l’Église. Prenons l’exemple du célibat obligatoire. Ceux qui ont fait vœu perpétuel de ne pas se marier ont peut-être voulu sincèrement plaire au Seigneur. Cela ne rend pas cet acte bon pour autant. La Parole de Dieu nous dit que le célibat obligatoire est une doctrine de démons (1 Tm 4.1-3). C’est pourquoi les réformateurs qui faisaient partie du clergé, quand ils se sont rendu compte de cela, ont renié leurs vœux et ont pris la liberté de se marier. Aujourd’hui, certaines Églises protestantes acceptent des pasteurs homosexuels en dépit de l’interdiction biblique. D’autres interdisent toute boisson alcoolique. Les règles inventées par l’Église ne sont pas toujours un bon guide. Oui, l’Église peut dire ce qui est bien et ce qui est mal, mais seulement si elle se base elle-même sur la Parole de Dieu. Seule cette Parole est la règle normative infaillible qui établit ce qui est une œuvre bonne ou mauvaise.

Aujourd’hui, une autre règle populaire inventée par les hommes, c’est la règle de « l’amour ». Par exemple, un homme et une femme qui s’aiment peuvent penser qu’il est correct de vivre ensemble sans se marier. « Pourvu qu’on s’aime, c’est ce qui compte. » C’est l’amour qui rendrait la situation bonne et acceptable. La Parole de Dieu nous dit toutefois que cela va à l’encontre du septième commandement. La seule norme infaillible qui nous permet de savoir si une œuvre est bonne ou non, ce sont les dix commandements et l’ensemble de la Parole de Dieu.

« L’Éternel trouve-t-il autant de plaisir dans les holocaustes et les sacrifices, que dans l’obéissance à la voix de l’Éternel? Voici : L’obéissance vaut mieux que les sacrifices, et la soumission vaut mieux que la graisse des béliers » (1 S 15.22).

4. Un bon but🔗

Pour qu’une œuvre soit bonne, elle doit provenir d’une bonne source, elle doit être conforme à une bonne règle, elle doit aussi viser un bon but. Des œuvres bonnes, « ce sont seulement celles qui sont accomplies pour la gloire de Dieu » (Q&R 91). Il peut nous arriver de faire une chose qui est correcte en soi, mais dans une mauvaise intention qui rend alors l’action mauvaise. Au temps de Paul, il y avait des gens qui prêchaient l’Évangile, mais pour de mauvais motifs. Ils n’accomplissaient pas pleinement la volonté de Dieu parce que leur motif était indigne. Durant la période de Noël, il y a fréquemment des chorales qui chantent en spectacle le magnifique Messie de Haendel. Est-il possible que l’exécution de cette œuvre soit un péché? Oui, car même si cette œuvre est très belle en elle-même, bien qu’à l’origine elle ait été composée à la gloire de Dieu et que le contenu des paroles vienne de la Bible, les choristes peuvent avoir pour but leur propre gloire, et non la gloire de Dieu. Cette recherche de gloire personnelle n’est que vanité qui vole Dieu de sa gloire.

« Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, et quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu » (1 Co 10.31). Si notre désir ou notre motivation n’est pas la gloire de Dieu, les œuvres que nous accomplissons ne sont pas bonnes. Le but principal de l’homme est la gloire de Dieu. C’est pour cela que nous existons. Il y a donc beaucoup d’œuvres que nous pourrions penser bonnes, mais qui, en réalité, ne le sont pas aux yeux de Dieu. Tout ce que nous faisons devrait être fait par amour pour Dieu et dans le désir de l’honorer, car autrement, quand nous cherchons notre honneur ou notre propre avantage, nos œuvres ne peuvent pas plaire à Dieu.

Est-il possible d’être un vrai croyant sans pour autant faire d’œuvres bonnes? Non, c’est impossible! Certes, nos œuvres sont toujours imparfaites, mais un croyant ne peut pas ne pas commencer à faire d’œuvres bonnes. Voici ce que dit à ce sujet l’article 22 de la confession de foi de La Rochelle :

« La foi non seulement ne refroidit pas en nous le désir de bien et saintement vivre, mais au contraire l’engendre, l’excite et produit nécessairement les bonnes œuvres. »

En effet :

« Il s’est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par lui et zélé pour les œuvres bonnes » (Tt 2.14).
« Celui qui demeure en moi, comme moi en lui, porte beaucoup de fruit » (Jn 15.5).

Ainsi donc, comme le Seigneur nous y appelle, demeurons unis au Christ par la foi afin que nous portions beaucoup de fruit et que ce fruit demeure, à sa gloire. Accomplissons avec joie ces œuvres bonnes qu’il a préparées d’avance afin que nous les pratiquions.