Cet article sur Actes 2 a pour sujet la Pentecôte, lorsque l'Église a reçu en plénitude le don de l'Esprit Saint, qui permet l'annonce de Bonne Nouvelle de la réconciliation avec Dieu et scelle l'unité et la communion de l'Église.

Source: Méditations sur les fêtes chrétiennes. 2 pages.

Actes 2 - Pentecôte - Le don du Saint-Esprit Message de la Pentecôte

Actes 2

Aujourd’hui s’accomplit le rassemblement prédit par les prophètes, la manifestation du nouveau peuple de Dieu suscité par l’Esprit Saint. Aujourd’hui, les apôtres, naguère craintifs et incrédules, se présentent devant la foule qui a réclamé la mort de leur Maître. Ils viennent attester que Jésus de Nazareth était bien le Messie et que Dieu l’a ressuscité des morts pour sauver tous ceux qui croiraient en lui.

Relevons quelques-uns des traits de ce récit : Les disciples sont réunis pour la prière très tôt le matin de la fête juive de la Pentecôte, lorsque l’Esprit Saint leur est accordé avec plénitude, on dirait presque avec violence. C’est à l’Église assemblée que Dieu accorde le baptême d’Esprit et de feu annoncé par Jean-Baptiste et Jésus, car c’est elle qui devra témoigner par son unité et son amour de la présence du Seigneur.

La foule de pèlerins et d’habitants de Jérusalem constitue certes elle aussi une communauté, puisqu’ils sont de la même race et adorent Dieu selon les mêmes commandements. Mais cette unité se pose en marge des autres collectivités humaines; la chair et le sang, le privilège de naissance, les hiérarchies internes en règlent et en assurent la continuité. Toute autre sera la communauté de l’Église que l’Esprit convoque de partout, où il lui plaît de se faire entendre et qui, traversant les classes et les races, les nations et les castes, fait un seul corps de ceux qui croient au Christ-Jésus.

La paix romaine qui relie ensemble, de gré ou de force, tous les peuples du pourtour de la Méditerranée; la langue grecque, introduite par les conquêtes d’Alexandre; l’administration latine unifiant peu à peu les pays soumis, n’ont donné au monde qu’une façade d’unité. Les divisions, les méfiances, les haines couvent et explosent dès que les légions romaines s’éloignent. Babel et ses innombrables langues restent l’image de l’Empire romain. Tandis que le petit groupe de disciples qui s’adressent à la foule de Jérusalem le matin de la Pentecôte possède le secret de la paix et de la réconciliation du monde avec Dieu et avec soi-même; il apporte la langue qui est entendue de tous, quelle que soit leur origine, car son message passe directement de cœur à cœur, celui des « œuvres magnifiques de Dieu ». Le langage de l’action de grâces, le langage de la foi au Christ, le langage de l’adoration du Ressuscité est le seul qui puisse susciter entre les hommes une communion profonde et communiquer la paix que le monde ne peut donner.

Les paroles que Pierre adresse à la foule de Jérusalem le matin de la Pentecôte révèlent à quel point la promesse de Jésus s’est réalisée : Ce que les apôtres avaient été incapables de comprendre malgré l’enseignement et la présence de leur Maître, le Saint-Esprit le leur a rendu manifeste après que le Christ eut été enlevé de la terre.

Cette effusion de l’Esprit qui touche les plus humbles et les moins préparés (et non, comme au temps du Sinaï ou de Kébar, seulement quelques prophètes, sentinelles isolées au milieu du peuple), ce baptême d’Esprit a été annoncé par le prophète Joël et prélude selon lui de la fin des temps. Le jugement dernier qui approche sera précédé de cataclysmes cosmiques et politiques qui seront autant d’avertissements pour le monde. Mais tandis que les impies et ceux qui n’aiment pas Dieu vivront ces derniers temps dans l’angoisse, Pierre annonce l’Évangile, la bonne nouvelle de la réconciliation de Dieu avec sa création dans la mort de Jésus-Christ.

Certes, le monde et son orgueil vont périr. Mais parce que le Messie est venu, la grâce de Dieu est plus puissante. Oui, ceux qui invoqueront le nom du Seigneur seront sauvés, puisque Jésus de Nazareth était le Messie annoncé, le Fils de Dieu, venu manifester sa miséricorde et sa sainteté. Sa mort, crime des hommes, a été anéantie par la puissance de Dieu; sa résurrection, inscrite dans le plan de Dieu et attestée par les Écritures, en fait désormais le Roi de l’économie présente et le constitue Juge des hommes. Le Saint-Esprit, qu’il répand sans distinction sur ses serviteurs et sur ses servantes, est la preuve merveilleuse de sa puissance et de son pardon.

Ainsi, le scandale de la prédication chrétienne se manifeste dès la première Pentecôte : La mort de Jésus de Nazareth, cette mort dont les hommes sont pleinement et tragiquement responsables, cette mort, qui est le plus grand crime qui ait été commis dans le monde et par l’humanité, a été changée en victoire et en vie par la fidélité de Dieu. La croix n’est pas la preuve que Dieu aurait abandonné son Fils ou que les hommes et Satan seraient plus forts que le Dieu d’amour, elle est par l’insondable dessein de Dieu la fin du péché et de la mort, la charnière de l’histoire du monde et de chaque créature.

Rien désormais ne peut ébranler ceux qui mettent leur espérance dans le Christ. Le Seigneur Jésus-Christ, crucifié par les hommes, saura sauver au dernier jour ceux qui invoqueront son nom. La prédication de la croix sera jusqu’à la fin Parole de vie pour ceux qui attendent son avènement glorieux.