Cet article sur la question 57 du Catéchisme de Heidelberg a pour sujet l'espérance de la résurrection. À leur mort, l'âme des chrétiens va avec Jésus. À son retour, leur corps sera réuni à leur âme et rendu semblable au corps glorieux de Jésus par la puissance de l'Esprit.

Source: Certitude et réconfort. 5 pages.

Notre espérance vivante en la résurrection

Quelle assurance te donne la résurrection de la chair?

Non seulement mon âme, après cette vie, sera aussitôt emportée vers son chef, le Christ1, mais aussi ma chair, ressuscitée par la puissance du Christ2, sera réunie à mon âme et rendue conforme au corps glorifié du Christ3.

1. Lc 16.22; Lc 23.43; Ph 1.21-23.
2. Jb 19.25-26; 1 Co 15.20-23,42-46,53-54.
3. Ph 3.20-21; 1 Jn 3.2.

Catéchisme de Heidelberg, Q&R 57

  1. Dès notre mort, notre âme sera aussitôt emportée vers Jésus-Christ
  2. Ma chair, ressuscitée par la puissance du Christ, sera réunie à mon âme
  3. Ma chair ressuscitée sera rendue conforme au corps glorifié du Christ

Une des richesses que nous avons en commun avec les croyants de l’Ancien Testament, c’est notre espérance. Nous sommes bien entendu plus riches qu’Abraham et David, puisque nous pouvons regarder en arrière à l’œuvre accomplie de Jésus-Christ. Toutefois, tout comme nos pères dans la foi, nous regardons aussi vers l’avant, vers le parfait accomplissement de l’œuvre du Christ, notre parfait Sauveur. Ses promesses nous font tendre vers l’avenir. Nous attendons le jour de notre pleine participation aux bienfaits de sa mort et de sa résurrection. Nous sommes déjà sauvés, mais c’est en espérance. Nous ne sommes pas encore pleinement sauvés. Nous sommes des pèlerins sur la terre, des voyageurs qui ont hâte d’être arrivés à la maison, tout comme Abraham tout au long de son pèlerinage. « Il nous a régénérés, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, pour une espérance vivante » (1 Pi 1.3).

Quel est le contenu de cette espérance vivante? Le Symbole des apôtres conclut avec deux affirmations glorieuses. Quand nous confessons « Je crois en Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit », nous sommes amenés à conclure sur une note d’espérance : « Je crois la résurrection de la chair et la vie éternelle! » Nous ne pouvons pas séparer notre foi de notre espérance. Si nous sommes chrétiens, il nous sera impossible de croire à la réincarnation, au nirvana ou à l’anéantissement après la mort. Ces idées sont incompatibles avec notre foi. Voilà donc une explication très belle et très simple de notre espérance : la résurrection de la chair et la vie éternelle!

« Quelle assurance te donne la résurrection de la chair? » (Q&R 57). Cette question nous met immédiatement sur la bonne piste. Notre espérance n’est pas seulement de la curiosité par rapport aux événements à venir. Il existe trop de sectes et de chrétiens qui interprètent les prophéties d’une façon malsaine et inappropriée. Les dispensationalistes, par exemple, construisent des schémas compliqués qui n’ont aucune utilité pour notre vie chrétienne. Pour eux, les prophéties concerneraient surtout l’avenir du peuple juif et auraient très peu à voir avec notre espérance vivante. La Bible nous révèle des choses sur l’avenir, pas seulement pour notre information ni pour satisfaire notre curiosité, mais pour nous procurer une grande assurance dans la vie comme dans la mort. Nous avons devant nous une question très utile et très pratique : « Quelle assurance te donne la résurrection de la chair? » (Q&R 57). La réponse du Catéchisme contient quatre verbes qui résument bien notre assurance concernant l’avenir : emportée, ressuscitée, réunie, rendue conforme.

1. Dès notre mort, notre âme sera aussitôt emportée vers Jésus-Christ🔗

Qu’arrive-t-il lorsqu’on meurt? Le corps et l’âme sont alors séparés. Ce que Dieu avait intimement uni devient complètement séparé. Cette séparation est la conséquence du péché et le signe de la séparation d’avec Dieu. Cependant, pour ceux qui sont réconciliés avec Dieu par son Fils, la mort n’est pas un châtiment, mais l’entrée dans la présence du Seigneur! La mort vient certes séparer notre corps et notre âme, mais la mort du croyant ne nous sépare pas de notre communion avec Dieu par Jésus-Christ. Ceux qui sont unis à lui par la foi, ceux en qui le Saint-Esprit est venu habiter sont immédiatement transportés dans la présence du Seigneur quand ils meurent. Notre joie de vivre en communion avec lui ne sera pas interrompue, elle sera intensifiée!

Les catholiques romains parlent à tort d’un purgatoire plus ou moins prolongé après la mort. Les témoins de Jéhovah et les adventistes affirment faussement que l’âme reste endormie, inconsciente, entre la mort et la résurrection des croyants. Pour eux, l’âme ne pourrait pas avoir d’existence consciente sans le corps. A-t-elle alors même une existence tout court? Ou bien est-elle disparue en attendant la résurrection à la fin des temps?

La Parole de Dieu nous donne plutôt une merveilleuse assurance. Paul avait l’ardent désir d’être avec le Seigneur dès sa mort.

« Car pour moi, Christ est ma vie et la mort m’est un gain. […] J’ai le désir de m’en aller et d’être avec Christ, ce qui est de beaucoup le meilleur » (Ph 1.21,23).
« Nous sommes donc toujours pleins de courage et nous savons qu’en demeurant dans ce corps, nous demeurons loin du Seigneur, car nous marchons par la foi et non par la vue, nous sommes pleins de courage et nous aimons mieux quitter ce corps et demeurer auprès du Seigneur » (2 Co 5.6-8).

Être avec Christ et demeurer avec le Seigneur n’aurait pas de réel avantage si nous devenions inconscients de sa présence bénie. Au contraire! Il s’agirait d’une régression considérable comparée à la communion que nous avons déjà avec lui dans cette vie actuelle. Notre état après notre mort sera bien meilleur du fait que nous profiterons de manière parfaitement consciente du bonheur d’être enfin avec le Seigneur. Oui, notre espérance est très pratique. Elle nous procure beaucoup de courage au milieu des épreuves! « En vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis » (Lc 23.43). Quel réconfort pour le brigand sur la croix!

À la lumière de cette vérité révélée, qu’est-ce qui devrait caractériser les funérailles d’un croyant? Bien sûr, les personnes en deuil vivent la douleur d’avoir perdu un être cher, mais les chrétiens peuvent se réjouir de la victoire de notre espérance! La mort d’un être cher nous prive de sa présence — et il est alors normal de pleurer —, mais si la personne décédée appartient à Jésus-Christ, nous avons la consolation et la joie de savoir qu’elle est entrée dans la présence bienheureuse du Seigneur! Les funérailles d’un chrétien sont une grande victoire!

2. Ma chair, ressuscitée par la puissance du Christ, sera réunie à mon âme🔗

Non, nous ne perdrons pas notre communion joyeuse avec le Seigneur. À notre mort, cette communion ne fera que s’intensifier. Toutefois, quand nous mourons, nous entrons tout de même dans un état incomplet, provisoire (ce qu’on appelle « l’état intermédiaire »). Nous sommes dans un entre-deux, entre le jour de notre mort et le jour merveilleux de notre résurrection à venir, que nous attendons impatiemment. La tombe ne nous fait pas peur, mais notre espérance regarde au-delà de la tombe. Nous avons un bon télescope qui nous fait voir au loin ce jour glorieux. Au dernier jour, notre chair sera « ressuscitée par la puissance du Christ » (Q&R 57)!

Certains pensent que le corps n’est pas vraiment bon. Les Grecs ont dit que le corps était la prison de l’âme. Le salut consisterait à s’envoler hors du corps pour y échapper et faire partie de l’âme de l’univers. L’hindouisme et le bouddhisme croient sensiblement la même chose. Ils disent que nous nous réincarnons plusieurs fois dans des corps différents. Cependant, chaque fois, il s’agit d’une mauvaise nouvelle, car il faudrait encore essayer de faire mieux dans la vie suivante pour gravir les échelons jusqu’au jour où l’on serait prétendument libéré de toute enveloppe charnelle. Ce jour-là, nous dit-on, toute souffrance disparaîtrait puisque les gens entreraient dans un état impersonnel d’inconscience complète, en fusion avec le cosmos. De telles idées se sont parfois infiltrées dans l’Église à travers les mystiques. Aujourd’hui, le « nouvel âge » a pris la relève pour propager ces idées mensongères.

Quant à nous, notre espérance vivante est bien différente! Nous n’espérons pas nous débarrasser de notre corps. Au contraire! Nous espérons le retrouver! Le Seigneur nous a fait des promesses concernant notre être tout entier, corps et âme.

« Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers; que tout votre être, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé sans reproche à l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ » (1 Th 5.23).

Mon corps n’est pas une prison ni une enveloppe répugnante ou mauvaise. Il fait partie de ma personne. Le corps que nous avons, c’est Dieu qui l’a merveilleusement créé, comme David l’a célébré (Ps 139.13-15). Il nous l’a donné avec notre âme pour vivre en communion avec lui et pour accomplir notre vocation sur terre. Nous avons besoin de notre corps pour faire le travail que Dieu nous a confié. Nous avons besoin de notre cerveau, de nos mains, de nos yeux, de nos oreilles pour vivre et travailler. Nous avons besoin de notre bouche pour louer Dieu. Il en sera de même dans la nouvelle création. C’est avec notre corps que nous vivrons sur la nouvelle terre.

Quand nous sommes malades, nous prions : « Seigneur, viens me guérir! » Si nous sommes handicapés, nous pouvons quand même aimer et servir le Seigneur, avec toutefois des limites et des souffrances, dans l’espérance d’une guérison complète au grand jour de la résurrection. Le Saint-Esprit qui habite aujourd’hui dans notre corps est assez puissant pour nous ramener un jour à la vie!

« Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus-Christ d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous » (Rm 8.11).

Ce jour-là, nos prières seront entièrement exaucées. Nous serons complètement guéris! Remarquez bien que nous ne disons pas : « Mon âme sera réunie à un corps étranger. » Nous confessons plutôt : « Ma chair […] sera réunie à mon âme » (Q&R 57). Nous reviendrons réellement dans notre chair!

3. Ma chair ressuscitée sera rendue conforme au corps glorifié du Christ🔗

Si notre espérance est de revenir dans notre chair telle que nous la connaissons aujourd’hui, avec ses défauts et ses faiblesses, s’agit-il vraiment d’une bonne nouvelle? La bonne nouvelle, c’est que le corps du croyant sera transformé. Paul a joyeusement annoncé que Jésus « transformera notre corps humilié, en le rendant semblable à son corps glorieux » (Ph 3.21). J’aurai mon propre corps, et pas celui d’un autre, mais mon corps sera complètement transformé! Ce sera le résultat de l’action toute-puissante du Seigneur Jésus par son Esprit. Il aura alors complètement vaincu la puissance du péché et de la mort.

À quoi notre corps ressemblera-t-il? Au corps glorifié du Seigneur Jésus! Quelles seront les nouvelles qualités de notre corps? Les détails ne nous sont pas révélés, mais le Seigneur nous en dit suffisamment pour que nous sachions tout ce dont nous avons besoin durant notre voyage sur la terre. D’après l’apôtre Paul, dans son fameux chapitre sur la résurrection, en 1 Corinthiens 15, notre corps mortel deviendra immortel, il ne pourra plus mourir. Il est maintenant corruptible, mais il deviendra incorruptible, indestructible. Aujourd’hui, il est faible et fragile; il sera plein de force. Ce sera la guérison complète de nos maux de dos, de nos migraines, de nos problèmes de cœur, de nos bourdonnements dans les oreilles. Le péché avec ses conséquences a rendu notre corps « méprisable », mais ce jour-là, il sera « glorieux », resplendissant de beauté! Il deviendra un « corps spirituel », c’est-à-dire entièrement revitalisé par le Saint-Esprit. Nous ne flotterons pas dans l’espace et nous ne serons pas absorbés dans la conscience divine. Nous vivrons dans la chair, dans un corps glorifié. Le Seigneur nous donnera ainsi tout ce dont nous aurons besoin pour vivre à la gloire de Dieu dans la nouvelle création!

Alors, comme le dit l’apôtre Paul, « ne perdons pas courage » (2 Co 4.16). Tant que nous sommes dans notre corps, semblable à une tente fragile et temporaire, nous gémissons, nous vieillissons, nous avons des maladies, des accidents, des handicaps. Nous avons toutefois l’espérance de « revêtir notre domicile céleste », qui sera comme un édifice bien solide, un palais magnifique! Nous sommes donc pleins de courage! Continuons de servir le Seigneur dans notre corps. Que nos cœurs et nos vies brûlent de cette espérance vivante!