« Et quand il sera venu, il convaincra le monde de péché, de justice et de jugement : de péché, parce qu’ils ne croient pas en moi; de justice, parce que je vais vers le Père, et que vous ne me verrez plus; de jugement, parce que le prince de ce monde est jugé. »

Jean 16.8-11

Frères et sœurs bien-aimés,

Jésus-Christ nous a confié une mission. Il ne nous donne pas le choix de l’accepter ou de la refuser. Il nous la confie, qu’on le veuille ou non. Cette mission peut nous paraître impossible. Ceux de ma génération se souviendront de l’ancienne série télévisée Mission impossible. Dans chaque épisode, l’équipe d’agents secrets recevait un enregistrement qui disait : « Voici votre mission, si toutefois vous l’acceptez… » La mission proposée comportait de grands dangers et nécessitait des prouesses techniques bien précises. L’enregistrement s’autodétruisait et l’épisode commençait avec le générique musical bien connu.

« Si toutefois vous acceptez votre mission… » Non! Le Seigneur Jésus nous dit : voici votre mission, vous n’avez pas le choix. Elle découle de qui vous êtes. Mission impossible? Non plus. Le Seigneur nous donne des moyens pour l’accomplir. Elle comporte des dangers, certes, car le monde a de la haine pour nous, comme Jésus vient d’expliquer (Jn 15.18 à 16.4), mais ce n’est pas une mission qui exige de grandes prouesses techniques ou des habiletés exceptionnelles, et qui serait réservée à une élite d’agents missionnaires hautement spécialisés. C’est une mission donnée d’abord aux apôtres, puis à toute l’Église. Les apôtres n’étaient pas des spécialistes. Ils étaient faibles, ignorants; ils avaient le cœur troublé au milieu de leur tempête.

Mission impossible? Non! Pourquoi? Parce que le Seigneur nous a promis la puissance de son Esprit. Jésus en parle dans son entretien dans la chambre haute. Il parle surtout de l’œuvre de l’Esprit pour l’Église et les croyants. Dans notre texte — une des rares fois dans la Bible — l’œuvre de l’Esprit est orientée vers le monde. « Quand il sera venu, il convaincra le monde de péché, de justice et de jugement » (Jn 16.8). Qu’est-ce que cela veut dire? Regardons à ces trois facettes de l’œuvre de l’Esprit. L’Esprit convaincra le monde :

1. L’Esprit convaincra le monde de péché⤒🔗

À première vue, cette œuvre de l’Esprit ne semble pas très attirante. Qui veut entendre parler de son péché? Jésus annonce à ses apôtres une grande confrontation entre l’Esprit et le monde. Il s’agit de prouver au monde qu’il est coupable. C’est la mission de l’Esprit. Cette confrontation se fera à travers la proclamation de l’Évangile. Jésus a dit : « L’Esprit… rendra témoignage de moi, et vous aussi, vous me rendrez témoignage » (Jn 15.26-27). Les deux sont unis. Jésus prépare ses apôtres. Une fois monté au ciel, une fois son Esprit donné à l’Église à la Pentecôte, ce témoignage commencera. La puissance de l’Esprit convaincra le monde de péché.

Dans le texte grec, le verbe « convaincre » possède un double sens. Il peut signifier « montrer à quelqu’un sa faute », « prouver sa culpabilité ». Il peut aussi signifier « convaincre quelqu’un de sa faute pour l’amener à se repentir ». Dans un procès, une fois que la preuve est établie, l’accusé est déclaré coupable. On a prouvé sa culpabilité. Ça ne veut pas dire que le criminel reconnaît sa faute et se repent. Plusieurs condamnés ne s’attristent pas de leur crime. Quelle est donc l’œuvre de l’Esprit? Fait-il la preuve que le monde est coupable? Ou persuade-t-il le monde de se repentir? En fait, l’Esprit Saint fait les deux. Quand l’Évangile est fidèlement prêché, l’Esprit fait la preuve objective de culpabilité par la prédication. Tous ceux qui entendent la Parole de Dieu sont déclarés pécheurs coupables. Cela fait partie du message de l’Évangile. Une partie d’entre eux deviennent convaincus de leur péché par l’Esprit qui leur donne la repentance.

Cette œuvre de l’Esprit est nécessaire. Le monde est aveugle spirituellement. Les gens ne reconnaissent pas leur péché. Ils clament leur innocence, ils trouvent des excuses. Cela se voit très tôt d’ailleurs chez nos propres enfants. Si nous les voyons faire quelque chose de mal, ils vont se défendre, ils trouveront des excuses, ils mettront la faute sur un autre. Les adultes font pareil. Il nous est très difficile de reconnaître nos torts, n’est-ce pas? Nous trouvons toutes sortes d’excuses, c’est la faute des autres, etc.

Le monde dans lequel nous vivons est rempli de péchés. Les gens sont idolâtres, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, querelleurs, meurtriers, adultères, voleurs, pleins de convoitise. Beaucoup de péchés sont acceptés par la société. D’autres sont excusés sous prétexte d’être victimes des circonstances. Vous voulez provoquer la colère d’une personne? Vous n’avez qu’à lui parler de son péché.

Pourtant, c’est exactement ce que fait le Saint-Esprit. Il fait la preuve que le monde a péché! Il le fait à travers le témoignage que nous rendons à l’Évangile. Jésus nomme ici un péché précis. « … de péché, parce qu’ils ne croient pas en moi » (Jn 16.9). Y a-t-il un péché plus grave que celui de refuser de croire en lui? Si nous méprisons l’amour et la grâce de Dieu, quel espoir reste-t-il?

En Luc 24.47, Jésus a dit : « La repentance en vue du pardon des péchés sera prêchée en mon nom à toutes les nations. » Notre témoignage en faveur de Jésus-Christ inclut un appel à la repentance et l’annonce du pardon des péchés. Il faut donc parler du péché, même si le monde ne veut pas en entendre parler. Faisons-le avec douceur et avec humilité. Toutefois, même avec le meilleur doigté possible, jamais nous ne serons capables d’amener une seule personne à la repentance par nous-mêmes. Le Saint-Esprit doit faire cette œuvre. Pas seulement prouver qu’une personne est coupable, mais la convaincre de se repentir. « Oui, j’ai péché contre Dieu, je l’avoue, je te demande pardon, Seigneur, et je crois en Jésus, mon Sauveur. » Cette œuvre est un miracle de la grâce!

Le jour de la Pentecôte, Pierre a prêché l’Évangile. Il a dénoncé les péchés de ceux qui étaient rassemblés à Jérusalem.

« Israélites, écoutez ces paroles! Jésus de Nazareth, cet homme approuvé de Dieu devant vous par les miracles les prodiges et les signes que Dieu a faits par lui au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes; cet homme, livré selon le dessein arrêté et selon la prescience de Dieu, vous l’avez fait mourir en le clouant à la croix par la main des impies » (Ac 2.22-23).

Quelle a été la réaction? « Après avoir entendu cela, ils eurent le cœur vivement touché, et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres : Frères, que ferons-nous? » (Ac 2.37). Le Saint-Esprit a fait la preuve objective de leur péché, et ensuite il les a convaincus dans leur cœur de se repentir. Les deux. La Parole prêchée a eu l’effet d’une épée transperçant leur cœur. Ils se sont repentis, ils ont cru au Seigneur Jésus pour le pardon de leurs péchés. D’autres exemples nous montrent que la proclamation de l’Évangile produit d’habitude deux effets : certains rejettent la Parole de Dieu, d’autres se repentent et croient. L’Esprit prouve à tous qu’ils sont pécheurs, mais il change les cœurs d’un certain nombre seulement. L’Esprit souffle où il veut, selon sa grâce souveraine.

Quand vous parlez de l’Évangile, quelle est la réaction des gens? Souvent, ils changeront de sujet, soulèveront des objections ou se moqueront de nous. Nous ne pouvons rien y faire. Seul le Saint-Esprit est puissant pour changer les cœurs, même les plus endurcis. Soyons simplement fidèles à bien présenter le message. Ayons confiance que l’Esprit fera son œuvre. Prions que l’Esprit touche des cœurs.

Deuxième aspect de l’œuvre de l’Esprit dans le monde :

2. L’Esprit convaincra le monde de justice←⤒🔗

N’est-ce pas étrange? Normalement, après le péché, c’est le jugement. Et pourtant, remarquez l’ordre des mots : L’Esprit « convaincra le monde de péché, de justice et de jugement ». La justice s’interpose entre le péché et le jugement. Ce n’est pas normal. Au palais de justice, une fois qu’un accusé est déclaré coupable, qu’est-ce qui arrive? Le juge prononce la sentence. Le jugement doit être exécuté. Si un enfant est surpris en flagrant délit la main dans le pot à biscuits qu’on lui avait interdit de prendre, à quoi l’enfant doit-il s’attendre? À recevoir une punition. Jésus, lui, nous réserve une surprise, la surprise de la grâce!

Entre mon péché et mon châtiment s’interpose une justice inattendue. Quelle justice? Celle qui viendrait de nous? Pas du tout! Le Saint-Esprit ne fait pas la morale au monde : « Maintenant que j’ai mis le doigt sur votre péché, tâchez désormais de faire mieux et d’être justes. » Non! La justice en question vient d’ailleurs. Jésus l’explique au verset 10 : « De justice, parce que je vais vers le Père, et que vous ne me verrez plus. » Jésus parle de lui, et donc de sa justice. L’Esprit convaincra le monde de la justice du Christ parce qu’il est monté vers le Père.

Qu’est-ce que cela veut dire? Le Saint-Esprit vient confronter le monde à propos de l’opinion qu’on se fait sur Jésus. Le monde a mis à mort le Seigneur. Les juifs l’ont accusé. Ils ont dit à Pilate : « Si ce n’était pas un malfaiteur, nous ne te l’aurions pas livré » (Jn 18.30). « Nous avons une loi et selon la loi, il doit mourir » (Jn 19.7). Jésus a été mis à mort au nom de la justice. Il a été crucifié comme un criminel. Cependant, Dieu le Père a renversé le verdict des hommes. Il a ressuscité son Fils, il l’a élevé au ciel. Voilà la preuve de sa parfaite justice!

Le jour de la Pentecôte, Pierre a dit aux Juifs : « Cet homme […] vous l’avez fait mourir, […] Dieu l’a ressuscité, en le délivrant des liens de la mort, parce qu’il n’était pas possible qu’il soit retenu par elle » (Ac 2.23-24). Pourquoi? Le Psaume 16 le dit : « Tu ne laisseras pas ton Saint voir la corruption » (Ac 2.27). Jésus est ressuscité parce qu’il était saint et sans péché. Pierre ajoute :

« Élevé par la droite de Dieu, il a reçu du Père l’Esprit Saint qui avait été promis […] Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié. Après avoir entendu cela ils eurent le cœur vivement touché » (Ac 2.33, 36-37).

Oui, Dieu a renversé le verdict des hommes. Il a ressuscité son Fils et l’a élevé à sa droite. C’est la preuve que le Père était pleinement satisfait de l’œuvre de son Fils pour notre salut.

À travers notre proclamation de l’Évangile, le Saint-Esprit parle au monde. Le Saint-Esprit prouve au monde que Jésus est le Juste, assis à la droite du Père. Certains rejettent le message, ils ne veulent rien savoir ou restent indifférents. D’autres ont le cœur vivement touché, comme les Juifs à Jérusalem qui ont demandé aux apôtres : « Frères, que ferons-nous? » La réponse n’a pas été : « Trop tard, vous subirez le jugement. » Non, c’était plutôt la surprise de la grâce : « Repentez-vous et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés; et vous recevrez le don du Saint-Esprit » (Ac 2.38). Ils se sont repentis. Ils ont goûté au pardon et à la grâce! Ils ont reçu le don de Dieu grâce à la puissance du Saint-Esprit. Les apôtres ont bien expliqué l’Évangile, mais c’est l’Esprit qui a donné la foi. C’est l’Esprit qui a convaincu les cœurs du don gratuit de la justice parfaite de Jésus, leur Sauveur.

Merveille de la grâce! L’Esprit s’approche encore des cœurs troublés, il les dirige vers Jésus, notre seul refuge. Notre justice ne dépend pas de nos efforts, elle dépend de sa mort pour nous et de son obéissance parfaite. Nous avons besoin d’être convaincus par le Saint-Esprit. C’est la seule façon d’apaiser nos cœurs, de trouver le salut et la joie. Nos cœurs sont-ils apaisés par le Saint-Esprit? Sommes-nous convaincus du pardon de nos péchés? Sommes-nous surpris par la grâce et persuadés que Dieu nous a fait grâce en Jésus-Christ? Prions le Saint-Esprit afin qu’il ouvre encore beaucoup de cœurs à l’Évangile du salut.

Troisième aspect de l’œuvre de l’Esprit dans le monde :

3. L’Esprit convaincra le monde de jugement←⤒🔗

Le péché, la justice et le jugement vont ensemble. En dehors du seul refuge qui nous est proposé, le péché attire le jugement. Pour ceux qui refusent le seul moyen d’échapper au châtiment éternel, le jugement est inévitable. Le monde a besoin d’être averti avant qu’il soit trop tard.

Mais qui veut entendre parler d’un jugement? Nous vivons dans un monde qui refuse l’idée d’avoir des comptes à rendre à son Créateur. Le monde se berce d’illusions : « Le jugement, ça n’existe pas. L’enfer, c’était bon pour faire peur autrefois. » Malheureusement, à bien des endroits, l’Église et les prédicateurs ont cessé de prêcher le châtiment éternel à venir. On préfère prêcher des choses que les gens veulent entendre. Résultat : beaucoup de gens s’obstinent à vivre dans le péché, sans aucune crainte du jugement dernier.

Le Saint-Esprit convaincra le monde de jugement. Le monde en a grand besoin! Cela fait partie de la mission de l’Esprit, cela fait donc partie de la mission de l’Église. Nous avons pour mission d’avertir le monde, que cela nous plaise ou non. Oui, Dieu est un feu dévorant! Comme il est terrible de tomber entre les mains du Dieu tout-puissant! Détournez-vous de votre mauvaise voie. Dépêchez-vous de trouver refuge en Jésus-Christ avant qu’il soit trop tard. Cela fait partie du message à proclamer. N’oublions pas toutefois que seul le Saint-Esprit peut mettre la crainte du jugement à venir dans le cœur d’une personne. Lui seul peut convaincre une personne de chercher refuge en Jésus seul.

Voyez comment Jésus explique cette œuvre de l’Esprit au verset 11 : « Il convaincra le monde de jugement […] parce que le prince de ce monde est jugé. » Qu’est-ce que cela veut dire? Le jugement à venir est prouvé par le fait que Satan a déjà été jugé. Satan s’est opposé à Jésus. Il a poussé des hommes à le crucifier. Cependant, à la croix c’est Jésus qui a vaincu Satan, car c’est pour nos péchés qu’il est mort. Satan ne peut plus nous accuser, il a perdu. Nous étions par nature enfants de colère, prisonniers du royaume des ténèbres. Nous avons été délivrés du pouvoir du diable et transférés dans le Royaume de lumière. Merveille de la grâce!

Voilà comment l’Esprit convainc le monde de jugement. Par la proclamation de l’Évangile, comme au temps des apôtres. Quand nous proclamons la victoire du Christ, nous faisons connaître au monde la défaite de Satan. Oui, le prince de ce monde a déjà été jugé, et s’il a déjà été jugé, soyons certains que tous ceux qui suivent le prince des ténèbres seront également jugés et condamnés. Mais qui se laissera convaincre par un tel argument? Seuls ceux que l’Esprit Saint viendra toucher. Ce n’est pas nous qui pouvons les convaincre, c’est l’Esprit.

Oui, le Seigneur nous a confié une grande mission, pleine de défis. Est-ce une mission impossible? Non! Nous ne sommes pas seuls, abandonnés à nous-mêmes. L’Esprit Saint a été donné. Alors, notre mission est possible. Elle sera même efficace. Elle portera certainement du bon fruit. Faisons confiance au Saint-Esprit. N’essayons pas de trouver des trucs ou de manipuler les gens pour essayer de produire des conversions forcées, comme certains cherchent à faire. N’essayons pas de changer le message pour le rendre plus facile à gober, en omettant de parler du péché et du jugement, comme certains le font, malheureusement. Rappelons-nous que notre mission est d’abord la mission du Saint-Esprit. Lui seul peut produire des conversions. Il le fait à travers notre témoignage.

Notre responsabilité consiste à proclamer fidèlement l’Évangile en toute occasion. Tâchons d’expliquer le mieux possible l’Évangile, avec amour, avec douceur, avec passion. Pour le reste, faisons confiance au Saint-Esprit qui fera son travail. Nous sommes des instruments très faibles entre les mains du Saint-Esprit tout-puissant. Lui seul peut donner la foi. Lui seul est capable de percer les cœurs les plus endurcis pour convaincre de péché, de justice et de jugement. Amen.